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ÉCRIVAIN, subst. masc.
A.− Celui, celle dont le métier est d'écrire pour autrui :
1. Il entra dans l'échoppe de l'écrivain du coin de la rue, il lui fit peur. Copiez, lui dit-il en lui donnant la lettre de Mllede La Mole. Pendant que l'écrivain travaillait, il écrivit lui-même à Fouqué... Stendhal,Le Rouge et le Noir,1830,p. 324.
Écrivain public. Celui qui écrit des lettres, des pétitions, etc., pour le compte de ceux qui ne savent pas écrire :
2. Dans ces quartiers, où végètent l'indigence ignorante et la misère aux abois, florissent les derniers écrivains publics qui se voient dans Paris. Là où vous voyez écrits ces deux mots : écrivain public, en grosse coulée... Balzac, La Cousine Bette,1846, p. 404.
MAR. Agent employé pour tenir les écritures, à bord d'un navire de commerce. Et l'écrivain du bord de changer son sac d'épaule et de se dégourdir les mains (Cendrars, Bourlinguer,1948, p. 250).
Rem. Les dict. attestent en outre les sens hist. suiv. a) Écrivain apostolique. Secrétaire à la chancellerie du pape. b) Écrivain juré. Au Moy. Âge, copiste. c) Expert écrivain. Autrefois, maître d'écritures assermenté.
B.− Celui, celle qui compose des ouvrages littéraires. Bousquet-Deschamps est un jeune écrivain que la franchise de ses opinions politiques avait fait poursuivre par un ministère ennemi de toute liberté (Latouche, L'Héritier, Lettres amans,1821, p. 144).Écrire, est pour l'écrivain une fonction saine et nécessaire dont l'accomplissement rend heureux, comme pour les hommes physiques l'exercice, la sueur, le bain (Proust, Temps retr.,1922, p. 902).
En partic. Personne habile dans l'art d'écrire :
3. La France est le [seul] pays où (...) le souci de la forme en soi ... ait dominé et persisté jusqu'à notre époque. Un « écrivain », en France, est autre chose qu'un homme qui écrit et publie. Un auteur, même du plus grand talent, connût-il le plus grand succès, n'est pas nécessairement un « écrivain ». Tout l'esprit, toute la culture possible, ne lui font pas un « style ». Valéry, Regards sur le monde actuel,1931, p. 186.
P. métaph. Tous les êtres créés prouvent par leur syntaxe l'existence d'un suprême écrivain qui nous parle par ces signes (J. de Maistre, Soirées St-Pétersb.,t. 2, 1821, p. 129).
Rem. 1. En règle gén. il n'y a pas de fém. à écrivain. D'elle, de moi, qui donc est le meilleur écrivain? (Colette, Naiss. jour, 1928, p. 70). Néanmoins ds la docum., on rencontre deux emplois fém. différents. J'ai vu MmeJ. Rioli une écrivain (Barrès, Cahiers, t. 1, 1896-98, p. 145). Péj. Les femmes cherchent un féminin à « auteur » : il y a « bas-bleu ». C'est joli, et ça dit tout. À moins qu'elles n'aiment mieux « plagiaire » ou « écrivaine » (Renard, Journal, 1905, p. 959). 2. On rencontre ds la docum. des dér. rares. a) Écrivard, subst. masc. Celui qui aime écrire (des lettres en particulier). Enfin, surtout, réponds (...) de temps en temps à mes lettres qui ne demandent pas mieux que de se multiplier : écrivard, moi (Verlaine, Corresp., t. 1, 1881, p. 265). b) Écriveron, subst. masc. Celui qui compose des ouvrages littéraires. C'est en écrivant qu'on devient écriveron (Queneau, Exerc. style, 1947, p. 94). c) Écriveur, euse, subst. et adj. (Celui, celle) qui aime écrire (des lettres en particulier). Je ne crois pas que M. M. Dumas et Hugo vous écrivent (...) Ils ne sont pas grands écriveurs de leur nature, et c'est ce qui fait qu'on attache plus de prix à une seule lettre qu'on possède d'eux (Nerval, Corresp., 1830-55, p. 35). Je suis quelquefois sévère pour lui, pour son humeur écriveuse et batailleuse (Sainte-Beuve, Port-Royal, t. 3, 1848, p. 90). d) Écriveux, subst. masc. Synon. écrivard (supra rem. 2 a), écriveur (supra rem. 2 c). Il y avait deux partis en classe [au village de Ragotte] : les écriveux et ceux qui n'écrivaient pas (Renard, Nos frères far., 1910, p. 3). e) Écrivinerie, subst. fém. Lieu où vit et écrit l'écrivain. C'est pourquoi l'écrivinerie de Florent Guillaume (...) fut vendue (...) Depuis lors, le pauvre écrivain n'avait plus de gîte (France, Contes Tournebroche, 1908, p. 30). 3. Écrivain peut désigner des animaux variés selon les régions (cf. FEW t. 11, p. 330b) comme dans cet ex. où il a le sens de « coléoptère parasite de la vigne » : Ce petit coléoptère [eumolpe de la vigne] connu des vignerons sous les noms de « diableau », de « gribouri », d'« écrivain », a les élytres d'un rouge-brun et le restant du corps noir (Du Breuil, Cult. arbres, 1876, p. 557).
Prononc. et Orth. : [ekʀivε ̃]. Ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. 1remoitié xiies. escrivein « copiste, scribe [stilus scribae] » (Psautier Cambridge, 44, 1 ds T.-L.); av. 1255 « scribe de sa propre production » (Rutebeuf, Œuvres, éd. E. Faral et J. Bastin, II, 97, p. 217); ca 1269-78 « celui qui compose des livres » (J. de Meun, Roman de la Rose, éd. F. Lecoy, 16143). D'un lat. pop. *scribanem, acc. de scriba, « greffier, scribe » dont la déclinaison a été changée en scriba, -anis, sur le modèle des noms en o, -onis, v. Vään. 2 § 239. Fréq. abs. littér. : 5 154. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 7 220, b) 4 580; xxes. : a) 7 690, b) 8 678. Bbg. Benveniste (E.). Mécanismes de transports. In : [Mél. Frei (H.)]. Cah. F. Sauss. 1969, no25, pp. 51-52.