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ÉCREVISSE, subst. fém.
A.− ZOOL. Crustacé décapode dont l'abdomen comporte des anneaux mobiles et qui vit généralement dans les ruisseaux ou les rivières; la chair de ses pinces et de sa queue est très appréciée. Ruisseau, balance à écrevisses. Si Gaston regrette quelque chose de moi, ce sont sûrement mes écrevisses à l'américaine (Triolet, Prem. accroc,1945, p. 320).Je vous enseignerai à pêcher les écrevisses (Audiberti, Quoat,1946, 1ertableau, p. 40):
1. Ils dévoraient des écrevisses. Les carapaces craquaient : ils suçaient avec application, partagés entre le désir de n'en pas laisser, et celui de montrer de bonnes manières. Mauriac, Le Mystère Frontenac,1933, p. 132.
SYNT. [Gastron.] Une bisque, un coulis d'écrevisses; une soupe aux queues d'écrevisses; un buisson d'écrevisses, écrevisses à la nage; beurre d'écrevisse.
P. ext., HÉRALD. Figure d'écrevisse, disposée en pal dans l'écu, de dos, la tête en bas, et dont l'émail est de gueules.
Rem. Mentionné ds Lar. 19eet Nouv. Lar. ill.
En partic., vx. Yeux, pierres d'écrevisses, concrétions blanches, situées sous le corselet des écrevisses et utilisées jadis pour faire une poudre absorbante. Cf. Ac. 1798 à 1932 et Officine Dorvault, 1844, p. 185.
Expr. et loc.
[P. réf. à la couleur de la carapace de l'écrevisse cuite] Être rouge comme une écrevisse. Avoir le visage tout rouge. Rouge comme une écrevisse, la servante se démenait entre la cheminée, (...) et son fourneau de terre (Pourrat, Gaspard,1930, p. 265).
Emploi en appos. avec valeur d'adj. Rouge, carmin. Un vieil anglais écrevisse raclait longuement ses semelles cloutées, attendant qu'ils se décidassent (Peyré, Matterhorn,1939, p. 68).
[P. réf. à la manière dont sont censées marcher les écrevisses] Marcher, aller comme les écrevisses. Lenteur d'écrevisse. Pour arriver à l'essentiel, il [Luc] s'approche de biais comme l'écrevisse (H. Bazin, Lève-toi,1952, p. 212):
2. Car, enfin, vous auriez mon âge, que je crois, Si vous pouviez, du temps fuyant les maléfices Marcher à reculons, comme les écrevisses. Dumas père, Hamlet,1848, I, 3, p. 197.
Au fig. Tenir le moustique pour sciemment cruel et l'écrevisse pour délibérément rétrograde (Breton, Manif. Surréal.,3eManif., 1942, p. 209).
Rem. Si l'écrevisse nage à reculons, elle marche en avançant.
Au fig., arg. ou pop. Avoir une écrevisse dans la tourte. Être mentalement dérangé. Je crois plutôt que vous avez une lézarde dans le plafond. Ou une écrevisse dans la tourte, ajouta Ernest Morillon (Avenel, Calicots,1866, p. 65).
B.− P. anal.
1. [P. anal. de couleur]
a) Arg. [Désigne une pers.]
Cardinal (cf. Stollé, Douze récits hist., 1947, p. 4).
Écrevisse de rempart. Fantassin [dont l'uniforme comprenait autrefois un pantalon rouge] (cf. Larchey, Dict. hist. d'arg., 1878, p. 150). La flotte anglaise, sous les ordres de Lord Bentinck, jette l'ancre devant Viareggio. Elle débarque mille écrevisses (Suarès, Voy. Condottière, t. 2, 1932, p. 1258).
b) TECHNOL. [Désigne une chose] Pierre calcaire, devenue rouge pendant la calcination (d'apr. Chabat 1881). Cf. Ac. Compl. 1842.
2. [P. anal. avec les pinces de l'écrevisse] TECHNOL. Grande tenaille de fer, utilisée par les serruriers pour traîner le fer rouge de la forge vers l'enclume (d'apr. Chabat 1881). Cf. Ac. Compl. 1842.
3. [P. anal. avec la queue de l'écrevisse] ARM. (au Moy. Âge). Armure faite de lames d'acier horizontales, articulées, à recouvrement partiel (d'apr. Gay t. 2 1967 et Leloir 1961). Les armures à tonne, (...) l'écrevisse de Louis XIII, habits de guerre que revêtirent des princes français, espagnols, italiens (France, Anneau d'améth.,1899, p. 98).
Prononc. et Orth. : [ekʀ əvis]. Ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. 1248 escreveice « crustacé d'eau douce » (Relations commerciales entre la France et la Flandre ds R. Hist. litt. Fr., t. 11, p. 494); ca 1265 escrevise (Brunet Latin, Trésor, éd. F. J. Carmody, p. 102). De l'a. b. frq. *krebitja « écrevisse », cf. a. h. all. krebiz (Graff t. 4, col. 588-589), all. Krebs. Fréq. abs. littér. : 259. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 308, b) 595; xxes. : a) 395, b) 280. Bbg. Gottsch. Redens. 1930, pp. 127-128. − Sain. Arg. 1972 [1907] p. 106. − Sain. Lang. par. 1920, p. 142.