| ÉCOPE, subst. fém. A.− MARINE 1. Petite pelle, en bois, étroite à bords surélevés, munie d'un manche et qui sert à puiser et à rejeter l'eau qui pénètre dans les embarcations non pontées. Ils [de Potter et Jean] l'égouttaient activement [le bateau], sans se parler, sans se regarder, comme hypnotisés par le rythme de l'eau jaillie des deux écopes (A. Daudet, Sapho,1884, p. 174): − Laissez-moi donc là votre sainte Vierge, dit le patron [de la barque] aux passagers. Empoignez-moi les écopes et videz-moi l'eau de la barque.
Balzac, Jésus-Christ en Flandre,1831, p. 304. ♦ Écope à main. Munie d'une poignée. On vide l'eau des bateaux avec l'écope à main, appelée autrement sasse (Ac.1835, 1878). Rem. a) Certains dict. enregistrent les var. vieillies : escope (Ac. 1835, DG, Nouv. Lar. ill.-Lar. Lang. fr., Rob.) et escoupe (DG, Nouv. Lar. ill. et Lar. Lang. fr.). b) La docum. atteste des emplois dans lesquels l'écope est utilisée pour vider l'eau qui pénètre dans une excavation creusée dans le sol. C'est [la tranchée]... celle d'où les Boches déversaient sur nos têtes leurs écopes de bois remplies d'eau (Genevoix, Éparges, 1923, p. 111). 2. [P. anal. avec la forme de l'écope] . Loc. adv. prép. en, sans article. En écope. Les harmonies aquatiques du blé se manifestent dans ses feuilles creusées en écope qui conduisent l'eau des pluies vers ses racines (Bern. de St-P., Harm. nat.,1814, p. 54). B.− TECHNOLOGIE 1. Soucoupe très évasée et peu profonde qui servait à écrémer le lait. La poche ou écope en bois et à bord tranchant (...) sert tout à la fois pour l'écrémage ou la mise en présure du lait ainsi que pour le rompage du caillé (Pouriau, Laiterie,1895, p. 698). 2. CH. DE FER ,,Cuiller métallique placée sous certains tenders de locomotives et que le mécanicien peut abaisser à volonté dans une rigole aménagée sur une certaine longueur du parcours, pour réapprovisionner en eau les cuves ou bâche du tender pendant la marche`` (Lar. 20e). Lorsque la machine arrive au-dessus du bac, le chauffeur abaisse une écope placée sous le tender (Bailleul, Not. matér. roulant ch. de fer,1951, p. 56). 3. MINÉR. Écope d'un broyeur. ,,Pièce en forme de colimaçon servant à l'alimentation du broyeur par son tourillon d'entrée`` (Minéral. 1972). Prononc. et Orth. : [ekɔp]. Ds Ac. 1762-1932, s.v. écope. Ac. 1835 et 1878 admettent également escope. Cf. aussi ds Gattel 1841, Nod. 1844, Besch. 1845, Littré, DG (qui signale que escope, escoupe, écoupe sont des formes dial.) et Rob. Étymol. et Hist. xiiies. escope (ds Barb. Misc. 7, 19). De l'a.b. frq. skôpa, de même sens, cf. m. néerl. schoepe (Verdam), m. b. all. schôpe (Lübben). Fréq. abs. littér. : 10. |