| ÉCOLIER, IÈRE, subst. et adj. I.− Subst. masc. et fém. A.− HIST. MÉDIÉV. Étudiant d'une université : 1. Ce dernier, [Villon] écolier libertin et fripon, véritable enfant de Paris, élevé dans quelque boutique de la Cité ou de la place Maubert, a un ton qui, pour le moins autant que celui de Regnier, se sent des lieux que fréquentait l'auteur.
Sainte-Beuve, Tabl. hist. et crit. de la poésie fr. et du théâtre fr. au XVIes.,1828, p. 12. − Vx. Élève d'un maître réputé. Dîner avec Robinson, écolier de Schelling (Constant, Journaux,1816, p. 58). B.− Usuel. Enfant qui fréquente l'école primaire (ou école du premier degré). Cahier d'écolier; mauvais, petit écolier; chemin* des écoliers. Rougir comme un écolier trouvé en faute (Ponson du Terr., Rocambole, t. 3, 1859, p. 81).La petite fille dans son tablier d'écolière (Giono, Gd troupeau,1931, p. 178): 2. Issue d'une austère bourgeoisie qui croyait fermement en Dieu, au travail, au devoir, au mérite, elle [ma grand-mère] exigeait qu'un écolier remplît parfaitement ses tâches d'écolier : chaque année Georges remportait au collège Stanislas le prix d'excellence.
Beauvoir, Mémoire d'une jeune fille rangée,1958, p. 35. − Au fig., fam. Personne qui manque d'expérience. Synon. novice.Pauvre écolier en matière d'amour! (Musset, Coupe,1832, IV, 1, p. 312).Nous avons fait une énorme faute! Une véritable bévue d'écoliers! (About, Nez notaire,1862, p. 155). ♦ Farce, malice, tour d'écolier. Espièglerie comme en font les écoliers. Ils [vos tours] vont du plus grand au plus petit, de l'assassinat à la sotte farce d'écolier (Montherl., Malatesta,1946, II, 5, p. 474). II.− Adj. (toujours postposé) A.− Adj. déterminatif. Qui est propre à l'écolier. Grosse signature (...) toute tremblée et écolière (Loti, Pêch. Isl.,1866, p. 138). − P. ext. Qui est utilisé par l'écolier. Dessin à la plume sur papier écolier (Goncourt, Journal,1855, p. 173).Une feuille double, format écolier (BazinBlé,1907, p. 106). B.− Adj. qualificatif, péj. Qui sent l'école. Synon. scolaire.Cela est pitoyable et écolier; tout est faux ou plat (Sainte-Beuve, Pensées,1869, p. 73). Rem. On rencontre ds la docum. écolièrement, adv. À la manière d'un écolier. Elle me fit le plus beau sermon et (...) je l'écoutai le plus écolièrement du monde (Péladan, Vice supr., 1884, p. 30). Prononc. et Orth. : [ekɔlje], fém. [-ljε:ʀ]. Enq. : /ekolje/. Ds Ac. 1694 et 1718, s.v. escolier. Ds Ac. 1740-1932 sous la forme moderne. Étymol. et Hist. 1. 1206 escolier « celui qui étudie à l'école » (Guiot de Provins, Bible, éd. J. Orr, 2495); 2. 1461 escolliere « débutante » (Villon, Testament, éd. Rychner et Henry, 534, v. note, p. 79); 3. a) 2emoitié xives. adj. « relatif aux écoles » (Legende doree, Maz. 1333, fo3b); b) fin xives. « fait par un écolier » (Hist. de Maistre Silon, 114 ds T.-L.). Empr. au b. lat.scholaris « d'école », dér. du lat. class. schola « école », avec substitution du suff. -ier*; cf. au xiiies. la forme normale escoler ds T.-L. Fréq. abs. littér. : 1 121. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 2 396, b) 1 309; xxes. : a) 1 299, b) 1 237. DÉR. Écolerie, subst. fém.,péj., rare. Enseignement donné à l'école. On n'a jamais vu pareils débordements de l'écolerie (Hugo, N.-D. Paris,1832, p. 26).Allez apprendre les hommes (...) et contrôler de vos yeux ce que vos « écoleries » vous montrèrent (D'Esparbès, Roi,1901, p. 65).− 1reattest. 1832 (Hugo, loc. cit.), de écolier, suff. -erie*, noter le lat. médiév. scholaria « école » (1255), « scolarité » (1417 ds Latham). − Fréq. abs. littér. : 1. BBG. − Gottsch. Redens. 1930, p. 406. |