| ÉBAUBI, IE, part. passé et adj. I.− Part. passé de ébaubir*. II.− Emploi adj., fam. [Souvent en emploi attributif après être, laisser, demeurer, rester] Frappé de surprise au point de bégayer, de ne plus pouvoir s'exprimer. Air ébaubi, tout ébaubi de stupeur, de voir, demeurer ébaubi. Synon. éberlué, ébahi.Vous voilà bien ébaubi (Ac.1798-1932).Il y a en elles un tas de complications mystérieuses qui me laissent ébaubi (Theuriet, Mariage Gérard,1875, p. 167): Un autre, lorsqu'il se trouvait de faction nocturne à la porte cadenassée (...) l'ouvrait toute grande pour éviter aux Russes le passage difficile des barbelés : il est vrai qu'au retour il avait l'impudence de percevoir sa dîme sur le chocolat et les cigarettes. Un beau matin, j'en surpris un troisième qui lançait une boule de pain à un pauvre diable tout ébaubi.
Ambrière, Les Grandes vacances,1946, p. 180. − (Tout) ébaubi de/par. Je suis arrivé à la source de la lave et y suis resté tout ébaubi d'admiration (Stendhal, Corresp.,t. 3, 1800-42, p. 63).Avec ses airs de jeune bourgeoise candide et facilement ébaubie par un nom ou une situation (Drieu La Roch., Rêv. bourg.,1939, p. 192). − Rare, emploi subst. Alors, ce garçon, là, l'ébaubi, qui à l'âge (...) l'âge adéquat (Arnoux, Zulma,1960, p. 231). − P. anal. [En parlant d'un animal] Le petit chien, ébaubi, se gratta l'oreille, puis se blottit près la jupe de la pleureuse (Adam, Enf. Aust.,1902, p. 511). Prononc. et Orth. : [ebobi]. Demi-longueur du [o] ds Passy 1914 et Barbeau-Rodhe 1930. Fréq. abs. littér. : 31. |