TRAVESTIR, verbe trans.
Étymol. et Hist. 1. 1543 au part. passé
transvesti « déguisé, qui a pris le costume d'une autre condition » (G.
du Bellay ds
Mém. de Martin Du Bellay, éd. 1569, f
o298 v
o: soldats Italiens [...]
transvestiz en païsans); 1580
travesti «
id. » (
Montaigne,
Essais, II, 25, éd. P. Villey et V.-L. Saulnier, p. 688);
id. se travestir (
Id.,
ibid., I, 42, p. 264: ce sont delices aux Princes [...] de se pouvoir quelque fois
travestir et démettre à la façon de vivre basse et populaire); spéc.
ca 1590 « prendre le costume de l'autre sexe » (
Id.,
ibid., I, 26, p. 162: l'une [Bradamant[e], héroïne du
Roland furieux],
travestie en garçon);
2. 1623 au fig. « changer le sens de quelque chose, fausser » (P. Fr.
Garasse,
La Doctrine curieuse des beaux esprits de ce temps, p. 828: Il ne luy a pas esté fort difficile de
travestir et desguiser la vérité pour la rendre mescreable); spéc. litt. 1648 (
Scarron,
Le Virgile travesty en vers burlesques [titre]); 1902 réfl. psychanal. (Th.
Flournoy, c.r.: Freud, in
Arch. de psychol., t. 2, p. 73 ds
Quem. DDL t. 29,
s.v. censure). Empr., d'abord avec adaptation aux mots fr. en
trans-*, à l'ital.
travestire « déguiser, se déguiser » (dep.
ca 1512,
Machiavel ds
Tomm.-
Bell.), d'abord
travestito (
xives.,
Boccace,
ibid.), dér. de
vestire (
vêtir*) à l'aide du préf.
tra- (
trans-*).