TRAVERSE, subst. fém.
Étymol. et Hist. A. 1. a) Loc. adv.
a la traverse ca 1155 « par le flanc » (
Wace,
Brut, éd. I. Arnold, 12390); 1547 « incidemment » (N.
Du Fail,
Propos rustiques, éd. J. Assézat, p. 50); 1659
a la traverse de loc. prép. « en travers de, en faisant obstacle » (
Molière,
Précieuses ridicules, 4);
b) ca 1460 subst. fém. fig. « ce qui fait obstacle aux projets de quelqu'un » (
Chastellain, Chroniques, éd. Kervyn de Lettenhove, I, 42, 1); 1554 « revers, difficultés » (
Amyot, Theag. et car., XXII ds
Gdf. Compl.);
c) 1836
en traverse « au bagne » (
Vidocq,
Voleurs, t. 2, p. 162);
2. 1382-84
les traversez « pièces de bois disposées en travers servant à assembler ou à consolider » (
Doc. ds
Le compte du Clos des Galées de Rouen au XIVes., éd. Ch. Bréard, p. 147); 1680 « chacune des barres transversales renforçant les barreaux d'une grille » (
Rich.); 1765 « entretoise » (
Encyclop.); 1845-46 ch. de fer (
Besch.);
3. 1606 fortif. (
Du Villars,
Mém., III, Michaud ds
Gdf.).
B. 1. Mil.
xives. « vent d'Ouest » (
Entrée d'Espagne, éd. A. Thomas, 11640);
2. a) ca 1433 fig. « moyen détourné » (
Jean Regnier,
Fortunes et adversites, éd. E. Droz, p. 216, v. 79);
b) 1532 « raccourci, passage » (
Rabelais,
Pantagruel, éd. V.-L. Saulnier, ch. XII, 27, p. 90); 1690
chemin de traverse (
Fur.); 1721
rue de traverse (
Trév.);
c) 1559 « traversée » (
Amyot,
Caton d'Utique, 21 ds
Littré);
d) 1675 fig.
de traverse « d'une manière indirecte » (M
mede Sévigné,
Corresp., 1
erdéc., éd. R. Duchêne, t. 2, p. 174). D'un lat. pop.
traversa, fém. subst. de
traversus (v.
travers), pour le sens A 1 b,
cf. également l'a. prov.
traversa xiiies. « obstacle, empêchement »
menar per traversa « mettre dans une fâcheuse situation, dans une position difficile » (Elias Cairel, Hs A 134, 2, 134, 7 ds
Rayn.),
traverso « contrariété, obstacle » (
Mistral); au sens B 2 c de « traversée », déverbal de
traverser*.