TRACER, verbe
Étymol. et Hist. A. 1. 1
remoit.
xiies. « chercher à suivre à la trace » (
Psautier d'Oxford, 138, 2 ds T.-L.); spéc. 1176 « traquer des animaux » (
Chrétien de Troyes,
Cligès, éd. A. Micha, 6345);
2. 1439 « passer un trait sur, biffer » (23 oct.,
Cart. de Flines, DCCCXLVII, Hautcœur ds
Gdf.);
3. 1552 « marquer un chemin, en faisant une trace » (
Ronsard,
Les Amours, éd. P. Laumonier ds
Œuvres compl., t. 4, p. 172: Ja se
trassant de l'aigu de sa lance, Un beau sentier pour s'en aller aux cieulx); 1572 (
Id.,
La Franciade, 1856,
ibid., t. 16, p. 328: les bouviers en
trassant leurs sillons); d'où fig. 1563
tracer la voie « indiquer la voie à suivre » (
La Boétie,
Poés. div., Œuvr., p. 481 ds
Gdf. Compl.);
4. a) 1552 « dépeindre par l'écriture » (
Ronsard,
Les Amours,
ibid., p. 159: En cent papiers tesmoings de mon souci, Je veux
tracer la peine que j'endure);
b) 1572 « représenter par la peinture » (
Id.,
La Franciade, 566,
ibid., t. 16, p. 199: Estoient si beaux, si bien faits de nature Qu'on ne pourroit les
tracer en peinture);
c) 1588
tracer une ligne (
Montaigne,
Essais, III, 9, éd. P. Villey et V.-L. Saulnier, p. 985); spéc. 1625
tracer des lignes (d'écriture) (J.-P.
Camus,
Palombe ou la Femme honorable, p. 558);
5. 1876 technol. « indiquer la dimension, les formes de » (
Chabat t. 2).
B. Verbe intrans.
1. 1694 bot. « avoir des racines qui s'étendent horizontalement » (
Tournefort Bot. t. 1, p. 559);
2. 1810 « creuser des galeries souterraines (en parlant d'animaux) » (M
mede Genlis,
Maison rust. t. II, p. 478 ds
Littré);
3. a) 1855 « parcourir un endroit » (
Nerval,
Bohême gal., p. 204);
b) 1893 « aller vite » (
Martellière,
Gloss. Vendômois, p. 310). Du lat. pop. *
tractiare (dér. de
tractum, supin de
trahere « tirer, traîner »), qui a dû signifier « suivre à la trace », « faire une trace ». De ce lat. sont issus le cat.
trassar, l'esp.
trazar, le port.
traçar.