TIERCE, subst. fém.
Étymol. et Hist. 1. a) 1119
tierce « la troisième heure du jour » (
Ph. de Thaon,
Comput, éd. E. Mall, 252:
Tierce, midi e nune; ds l'éd. I. Short:
Terce);
b) 1121-34 liturg. cath. (
Id.,
Bestiaire, éd. E. Walberg, 263:
tierce chantum);
c) ca 1160 antiq. romaine
tierce « la 2
edes quatre divisions du jour » (
Enéas, éd. J. J. Salverda de Grave, 5449);
2. 1255 dr. féod. (
Lett. de Simon, sire de Chastelvillain, Sept-Fonts,
Vauclair, Arch. Allier ds
Gdf. Compl.: sanz
tierces);
3. a) 1372 mus. (
Denis Foulechat, trad. J.
de Salisbury,
Policraticus, éd. Ch. Brucker, f
o21 r
o, col. 1: par
tierces, quintes, sisiemes, doubles tons); 1627 (
Mersenne,
Corresp., éd. P. Tannery et C. de Waard, t. 1, p. 603: [les sons] qui font l'octave, la quinte, la quarte, la
tierce et la sixte); 1635
tierce majeure, tierce mineure (
Id.,
ibid., t. 5, p. 306: trois
tierces majeures ou mineures); 1694
tierce diminuée, tierce superflue (
Corneille); 1834
tierce augmentée (
Fetis,
La Musique mise à la portée de tout le monde, Paulin, p. 390 ds
Quem. DDL t. 30);
b) 1636 « jeu de l'orgue » (
Mersenne,
Harmonie universelle, Instruments, l. 6, p. 369);
4. 1560 impr. (doc. ds P.
Chaix,
Rech. sur l'impr. à Genève de 1550 à 1564, p. 24 ds
Wolf (L.)
Buchdruck, p. 182: la
tierce ou quarte de chascune forme);
5. a) 1624 « la soixantième partie de la seconde » (
Mersenne,
Impiété des déistes, p. 106);
b) 1624 géom. « la soixantième partie de la seconde (d'angle ou d'arc) » (
Id.,
ibid., p. 107);
6. 1653 escr. (
Besnard,
Le Maistre d'armes libéral, Rennes ds
Petiot: la botte en
tierce); 1654 (
Cyrano de Bergerac,
Le pédant joué ds
Œuvres diverses, éd. F. Lachèvre, p. 200: je me serois allongé de
tierce);
7. 1665 relig. « religieuse qui accompagnait une autre religieuse au parloir » (
Les Constitutions du Monastère de Port Royal du S. Sacrement, chap. 23, p. 156);
8. 1671 hérald. (
Pomey);
9. 1677 jeux (
Miege:
Tierce, au Jeu de Piquet [...]
Tierce majeur); 1680 (
Rich.:
tierce major [...]
tierce de Dame [...]
tierce de valet); 1690 (
Fur.:
tierce de roy); 1765 (
Encyclop.:
tierce au roi [...]
tierce-majeure);
10. a) [1875 « bande d'individus dangereux » (s. réf. ds
Esn. 1966 et
Cellard-
Rey 1980)] 1880 (A.
Humbert, Mon bagne, chap. VI, feuilleton 26: la
tierce (bande); chap. VII, feuilleton 45: ces
pègres de la
tierce);
b) 1878 « agents de police » (
Rigaud,
Dict. jargon paris., p. 324:
Tierce. Agents de police en nombre [déf. contestée par
Chautard Vie étrange Argot 1931, p. 148]). Fém. subst. de
tiers1.