SYMBOLIQUE, adj. et subst.
Étymol. et Hist. I. Adj.
A. 1564
mot symbolique « mot significatif » (
Rabelais, Cinquième livre, éd. Ch. Marty-Laveaux, chap. 19, p. 75).
B. 1. 1636 « qui a le caractère d'un symbole, qui sert de symbole » (
Monet);
2. 1701 archit.
colonne symbolique (
Fur.);
3. a) 1755
écriture symbolique des Égyptiens (
Encyclop. t. 5, p. 358b);
b) 1757 géom. (
ibid., t. 7, p. 637b: on peut appeller l'Algebre
géométrie symbolique);
c) 1973 informat.
langage symbolique, nom symbolique (
Ging.-
Lauret);
4. 1886 « qui n'a pas de valeur, d'efficacité en soi » (
Bloy,
Désesp., p. 12: la croûte
symbolique récoltée dans les ordures); 1928 (
Tharaud,
Pte hist. Juifs, p. 229: leur geste n'avait qu'une valeur sentimentale et
symbolique);
5. a) 1904
logique symbolique (L.
Couturat,
C.r. du Deuxième Congrès de Philos.,
R. de métaphys., 1904, p. 1042 ds
Lal. t. 1 1938 [1932],
s.v. logistique);
b) 1932
pensée symbolique (
Lal. t. 2 1938 [1932]);
c) 1945 psychol.
fonction symbolique (
Merleau-
Ponty,
Phénoménol. perception, p. 141);
6. 1964
franc symbolique de dommages et intérêts (
Rob.).
C. 1689 théol. « qui se rapporte aux formulaires de foi » (
Bossuet,
Avertissements aux protestants, I, III ds
Littré: leurs actes qu'ils [les protestants] appellent
symboliques).
II. Subst. fém.
A. 1. 1684 philos. « caractéristique universelle; logistique » (
Leibniz,
Lettre à Tschirnhaus [ms. conservé à Hanovre,
Math. IV, 465] ds L.
Couturat,
La Log. de Leibniz, Paris, 1901, p. 293: les louanges qu'il [Malebranche] donne à l'Algebre se devroient donner à la
Symbolique en general), attest. isolée;
2. a) 1825 « ensemble des symboles propres à une religion, à une doctrine, à un pays, etc. » (J. D.
Guigniaut,
Religions de l'Antiquité, trad. de l'all. du Dr F. Creuzer, t. 1, 2
epart., p. 554:
symbolique et allégorie muettes;
symbolique et allégorie parlées); 1830
symbolique chrétienne (
Michelet,
Journal, p. 73);
b) 1834 « système d'interprétation des rites, dogmes et symboles des anciennes religions » (A.-M.
Ampère,
Essai sur la philos. des sc., t. 1, Tableau synoptique à la fin, n
o42 [
cf. t. 2, 1843, p. 103]);
3. 1825 « science des symboles » (J. D.
Guigniaut,
op. cit., p. 553: la
symbolique des noms);
4. 1961
symbolique militaire (
Leloir);
5. 1967 psychanal. (
Lapl.-
Pont.); 1970
symbolique des rêves (
Rob. Suppl.).
B. Ca 1902 relig. « partie de la théologie qui concerne les exposés officiels de doctrine religieuse » (
Gde Encyclop.).
III. Subst. masc.
1. 1893 « domaine des symboles » (
France,
loc. cit.);
2. 1953 psychanal. (J.
Lacan,
Fonction et champ de la parole et du langage ds
Écrits, Paris, 1966, p. 309: du
symbolique, de l'imaginaire et du réel). Empr. au b. lat.
symbolicus « significatif, allégorique », et celui-ci au gr. σ
υ
μ
β
ο
λ
ι
κ
ο
́
ς « qui explique à l'aide d'un signe, symbolique; conventionnel », dér. de σ
υ
́
μ
β
ο
λ
ο
ν (
symbole*). Au sens II A 2 a, empr. à l'all.
Symbolik (1810, G. F.
Creuzer,
Symbolik und Mythologie der alten Völker, besonders der Griechen, 4 vol., 1810-12 ds
Brockhaus Enzykl.).