SUPPLANTER, verbe trans.
Étymol. et Hist. 1. a) 1
remoit.
xiies.
suplanter les miens pas « me faire tomber » (
Psautier Oxford, éd. Fr. Michel, CXXXIX, 5, p. 217); 2
emoit.
xiies. fig.
supplanter de Deu « le faire tomber de son amour, l'écarter de lui » (
Adgar,
Gracial, éd. P. Kunstmann, XXVI, 505);
b) ca 1330
supplanter qqn « le vaincre » (
Guillaume de Digulleville,
Pélér. vie hum., éd. J. J. Stürzinger, 6364) − 1771,
Trév.;
c) 1458
supplenter qqn « le tromper » (
Arnoul Gréban,
Passion, O. Jodogne, 30922); p. ext.
2. a) 1585
supplanter qqc. « le substituer, le mettre à sa place » (
Du Fail,
Contes et discours d'Eutrapel, éd. J. Assézat, t. 2, p. 75);
b) 1660
supplanter qqn « l'évincer et prendre sa place »
(
Molière,
Précieuses ridicules, sc. 15). Empr. au lat. biblique
supplantare « abattre moralement », « tromper » et « prendre la place de », v.
Blaise Lat. chrét., du class. « donner un croc en jambe, renverser à terre » (corresp. au gr. υ
̔
π
ο
σ
κ
ε
λ
ι
́
ζ
ω « donner un croc-en-jambe », d'où « duper », « faire trébucher », dér. de σ
κ
ε
λ
ι
́
ζ
ω « glisser la jambe, faire un croc en jambe » de σ
κ
ε
́
λ
ο
ς « jambe »), dér. de
plantare, v.
planter.
Cf. le m. fr.
surplanter « remplacer, changer » 1460-92 (
Myst. de St Quentin, éd. H. Chatelain, 10889) et une forme plus francisée
sousplanter « enlever, soustraire »
xiiies. (
Jean de Boves,
De Barat et de Haimet ds A. de Montaiglon et G. Raynaud,
Rec. de Fabliaux, t. 4, p. 406).