SUER, verbe
Étymol. et Hist. A. Trans.
1. a) fin
xes.
suder « excréter par les pores de la peau »
sudor ...
suder (
Passion, éd. d'Arco Silvio Avalle, 126); déb.
xiies.
suer (
St Brendan, éd. I. Short-B. Merrilees, 1292); 1588
suer sang et eau (v.
sang étymol. A 4); av. 1881 pop.
en suer une « danser une danse » (V
teRichard,
loc. cit.);
b) 1783
suer le fer, suer l'acier (
Buffon,
Hist. nat. des minéraux, Paris, Impr. royale, t. II, p. 465: il faut de plus que l'acier cémenté soit corroyé,
sué & soudé);
c) 1834 « produire au prix d'un effort, en particulier en parlant de l'argent » (
Balzac,
loc. cit.);
d) 1872
suer un cheval (
Pearson,
Dict. du sport fr., Paris, O. Lorenz, p. 604);
2. fin
xviiies. « laisser transparaître »
suer le crime (
Beaumarchais ds
Besch. 1845).
B. Intrans.
1. ca 1155 « transpirer, rendre de la sueur par les pores de la peau » (
Wace,
Brut, éd. I. Arnold, 1134); 1648
suer à grosses gouttes ([
Guez de]
Balz.,
Le Barbon ds
Littré,
s.v. goutte1); en particulier
a) ca 1155 « transpirer sous l'effet de la fièvre » (
Wace,
op. cit., 14196);
b) 1160-74 « transpirer sous l'effet d'une émotion »
suer d'angoisse (
Id.,
Rou, éd. A. J. Holden, II, 623);
c) ca 1393 p. anal. art culin.
laisser suer (
Ménagier, éd. G. E. Brereton et J. M. Ferrier, p. 235, ligne 23);
2. a) 1538 « travailler beaucoup sans venir à bout de quelque chose » (
Est.);
b) 1615 « exploiter, dépouiller quelqu'un »
faire suer le bonhomme (arg. des soldats ds
Esn. 1965);
c) 1678
faire suer qqn « l'ennuyer, l'excéder » (M
mede Maintenon,
Lett. à M. d'Aubigné, 28 févr. ds
Littré). Du lat. class.
sūdāre, intrans. « suer, être en sueur », au fig. « se donner de la peine » trans. « épancher comme une sueur », au fig. « faire avec sueur, avec peine ».