SUBLIMER, verbe trans.
Étymol. et Hist. 1. Alchim. « séparer des autres par la chaleur, les parties volatiles d'un corps »
a) 1314 part. passé adj.
arsenic sublimé (
Henri de Mondeville,
Chir., 1341 ds T.-L.); 1461
id. subst. (
Villon,
Testament, éd. J. Rychner et A. Henry, 1442); 1680 spéc. « bichlorure de mercure »
sublimé corrosif (
Rich.);
b) xvies. [ms.] forme verbale (
Cyrurgie de Lanfranc de Millan [ms. Bibl. nat. fr. 1323] ds
Littré: quand le corps meslé est
sublimé par adustion);
ca 1516 (
Complainte de Nature à l'alchimiste errant, 337 ds
Rose, éd. D. M. Méon, t. 4, p. 139: Je cuis, dissoubs et
sublime); 1680 chim.
sublimer le soufre, le mercure, l'antimoine (
Rich.);
2. ca 1350 « élever, exalter, glorifier (quelqu'un) » (
Gilles Li Muisis,
Poésies, éd. Kervyn de Lettenhove, t. 1, p. 206: Dieus les boins clers
sublime);
3. 1572 « rehausser, conférer une valeur nouvelle, affiner » (
Amyot,
Moral. Ept. p. 3 ds
Littré);
4. 1911 psychanal. (G.-L.
Duprat, c.r.: E. Jones, in
Journ. de psychol., 8
eannée, p. 480 ds
Quem. DDL t. 29,
s.v. méthode psychothérapeutique). Empr. au lat.
sublimare « élever, exalter, glorifier »; terme d'alchim. au Moy. Age (1144 ds
Latham), fréq. sous la forme du part. passé (
FEW t. 12, p. 344 a); 4 est la trad. de l'all.
sublimieren, terme de psychanal. (1917, S.
Freud,
Vorlesungen zur Einführung in die Psychoanalyse, III, XXVII in
Werke, Frankfurt, Fischer Verlag, t. 11, 1944, p. 460: die Übertragung
sublimieren...; die
sublimierten Formen der Übertragung).