SOLIDE, adj. et subst. masc. Étymol. et Hist. A. 1. 1314 « dur, consistant » ( Henri de Mondeville, Chirurgie, éd. A. Bos, 2190); 1546 choses solides « à trois dimensions » ( J. Focard, Paraphr. de l'astrol., p. 102 ds Gdf. Compl.); av. 1577 corps solide ( R. Belleau,
Œuvres, éd. Marty-Laveaux, I, p. 54); 2. 1495 « capable de résister à ce qui tend à l'altérer » ( B. de Gordon, Pratiq., I, 2 ds Gdf. Compl.); 1842 coloris solide ( Ac. Compl.); 3. 1531 (viande) solide « substantielle » ( J. de Vignay, Mir. hist., XX, 100 ds Gdf. Compl.); 4. 1538 « massif, plein » ( Est., Dict. latino-gallicum, 664a ds Rom. Forsch. t. 32, p. 164). B. 1. 1544 solide mémoire ( C. Marot, Opuscules, IX, La Complainte d'un pastoureau chrestien ds
Œuvres, éd. A. Grenier, t. 1, p. 88, Classiques Garnier); 2. 1580 solide jugement ( Montaigne, Essais, éd. P. Villey et V.-L. Saulnier, livre I, chap. 26, p. 149); ca 1590 livre solide ( Id., ibid., p. 146); 3. av. 1615 esprit solide « stable, sérieux » ( Pasquier, Recherches, p. 515 ds IGLF); 1669 homme solide « personne équilibrée, sur qui l'on peut compter » ( Retz,
Œuvres, éd. A. Feuillet, J. Gourdault, R. Chantelauze, VIII, 333); 4. a) 1846 « d'une personne qui a de la vigueur, de l'endurance » ( Balzac, Cous. Bette, p. 158); 1859 fig. avoir les reins solides ( Augier, Beau mariage, p. 155); 1874 la tête solide ( Zola, Conquête Plassans, p. 1100); b) 1808 solide au poste ( Hautel); c) 1843 solide comme un pont ( Sue, Myst. Paris, t. 8, p. 214); 1913 solide comme le Pont-Neuf ( Péguy, Argent, p. 172); 5. 1857 « important, intense » ( Sand, Beaux MM. Bois-Doré, t. 2, p. 142). C. Subst. 1. 1613 géom. ( Dounot de Bar- le- Duc, Elemens de la geometrie d'Euclides Megarien, p. 196); 2. 1646 « ce qui est solide » ( Maynard,
Œuvres, p. 46 ds Brunot t. 3, 1, p. 203); 1725 (un mari) c'est du solide ( Dancourt, Trois cousines, p. 496); 3. 1661 « l'argent » ( Racine, Lettre, juin ds Littré); 4. 1876 mécan. ( Lar. 19e); 1885 solide d'égale résistance ( Résal, Ponts métall., t. 1, p. 25). Empr. au lat. solidus « dense, massif, consistant », d'où fig. « ferme, inébranlable, que rien n'entame ».
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