SINON, conj.
Étymol. et Hist. I. Prép. ou adv.
1. ca 1350
se non (
Gilles Le Muisit, Poésies, I, 296 ds T.-L.,
s.v. se); 1580
sinon (
Montaigne, Essais, éd. P. Villey et V.-L. Saulnier, I, 26, p. 151);
2. déb.
xves.
senon « si ce n'est, sauf, excepté » (
Journ. d'un bourg. de Paris, éd. A. Tuetey, p. 194);
ca 1500
sinon (
Philippe de Commynes, Mémoires, éd. J. Calmette, Prologue, t. I, p. 1);
3. 1580 introduisant une concession, souvent en corrélation avec
au moins (
Montaigne, op. cit., I 14, p. 156:
sinon de l'anéantir,
au moins de l'amoindrir);
4. 1588 [éd.] « et peut-être même, voire » (
Id., ibid., III, 9, p. 999: me voicy comme j'y entray,
sinon un peu mieux).
II. Loc. conj. déb.
xives. [ms.]
senon que « à moins que » (
Psaut., Richel. 1761, f
o58c ds
Gdf.);
ca 1500
sinon que (
Philippe de Commynes, op. cit., t. I, p. 91);
ca 1430
sinon que « si ce n'est que, sauf que » (
Le Roman de Troïlus ds
Nouvelles fr. du XIVes., éd. L. Moland et Ch. d'Héricault, p. 184); 1567 [éd.]
ne ... autre chose sinon que (
Amyot, Vies, Theseus ds
Gdf.). Réunion de l'expr. a. fr.
se ... nun « excepté » dep.
Roland, éd. J. Bédier, 3681, comp. de
si1* et de
non*; 1 est la continuation de l'expr.
si (se) ... ce ... non, bien att. en a. fr.
ca 1245 (
Philippe Mousket, Chron., 4086 ds T.-L.,
s.v. se).