PLIER, verbe
Étymol. et Hist. A. Trans.
1. 881
pleier «contraindre quelqu'un à céder» (
Eulalie, 9 ds
Henry Chrestomathie, p.3);
2. ca 1100 «rabattre (une chose souple) sur elle-même, mettre en double une ou plusieurs fois» (
Roland, éd. J. Bédier, 2677);
3. a) ca 1150 «rabattre l'une sur l'autre (les parties d'un ensemble articulé); fermer (cet ensemble)» (
Charroi de Nîmes, éd. D. McMillan, 723);
b) 1420
pliant adj. «articulé de manière à pouvoir se plier» (
Inventaire du Louvre ds
Havard: chayère
ployant); 1507
chaize pliant (
Inventaire du duc de Bourbon,
ibid.); 1658
pliant subst. «siège de toile sans dossier ni bras, à pieds articulés en X» (Abbé
Audren, Inventaire du mobilier du château de Vitré, 64 ds
IGLF);
c) 1753
plié subst. chorégr. (
Encyclop. t.3,
s.v. chorégraphie, p.367b);
4. 1
erquart du
xiiies. «courber (une chose flexible)» (
Renclus de Molliens, Carité, 108, 2 ds T.-L.).
B. Intrans.
1. Ca 1140 «céder, faiblir» (
Geffrei Gaimar, Histoire des Anglais, éd. A. Bell, 901);
2. 1160-74 «se courber, fléchir» (
Wace, Rou, éd. A. J. Holden, III, 8733). Du lat.
plicare «plier», devenu en a. fr.
pleier, ploier, d'où ont été refaites, d'après des verbes à alternance vocalique comme
nier* ou
prier*, d'abord les formes à rad. accentué (
ca 1165, [
Chrétien de Troyes],
Guillaume d'Angleterre, éd. M. Wilmotte, 2585 < :
die > ,
ca 1180,
Vie de S. Gilles, éd. G. Paris et A. Bos, 3 04 < :
finie > ;, etc.), puis les formes à finale accentuée (déb. du
xiiies.
plier,
Philippe de Thaon, Comput, éd. E. Mall, 138, var. du ms. S,
xiiies.
replier,
Faits des Romains, éd. L.-F. Flutre et K. Sneyders de Vogel, p.95, 14, début du
xives.
desplier,
Roland, ms. de Châteauroux, éd. W. Foerster, p.379, 27,
xives.
desplié,
Floovant, éd. S. Andolf, 2388). Au
xviies., on a essayé d'introduire une différenciation sém. entre
plier et
ployer, v.
FEW t.9, p.73a;
Fouché Morphol., pp.51-52.