NOUVEAU, NOUVEL, -ELLE, adj.
Étymol. et Hist. I. Adj.
A. Qui est de création ou d'apparition récente
1. début
xiies. «jeune (d'un être vivant)» (
Psautier d'Oxford, 68, 36 ds T.-L.: vedel
novel);
2. ca 1130 «neuf» (
Gormont et Isembart, éd. A. Bayot, 50: targe
novele);
3. 1130-40 «frais (d'une chose)» (
Wace,
Conception Notre-Dame, éd. W. R. Ashford, 1277-78: Mana resemblot de blanchor
Novele neif e blanche flor);
4. ca 1165 «qui a acquis un titre ou des fonctions qu'il n'avait pas encore» (
Benoît de Ste-
Maure,
Troie, 30273 ds T.-L.);
5. fin
xiies. «inexpérimenté» (
Brut de Munich, 2725,
ibid.).
B. Qui succède à une personne ou à une chose de même espèce
1. ca 1150 «récent» (
Charroi de Nîmes, éd. D. McMillan, 14: Ce fu en mai, el
novel tens d'esté);
cf. début
xiies. a. fr.-prov., p. oppos. à vieux, ancien (
Albéric de Pisançon,
Alexandre, 11,
in Elliott Monographs, 38, p.38: Del temps
novel ne del antic Nuls hom vidist un rey tan ric);
2. 1119 «qui remplace une chose de même espèce arrivée à son terme»
nuvele lune (
Philippe de Thaon,
Comput, 2492 ds T.-L.);
3. ca 1165 «qui vient après une personne ou une chose de même espèce» (
Benoît de Ste-
Maure,
Troie, éd. L. Constans, 23942: seignor
novel); spéc. 1679 «qui présente les mêmes caractéristiques qu'un personnage célèbre, réel ou imaginaire» (
La Fontaine,
Fables, X, 14, 15, éd. H. Régnier, t.3, p.82:
nouveau Jupiter);.
II. Loc. adv.
1. de nouveau a) 1121-34
de nuvel «récemment» (
Philippe de Thaon,
Bestiaire, 1072 ds T.-L.);
b) ca 1160
de novel «une fois de plus» (
Eneas, 3266,
ibid.);
2. à nouveau a)1835 banque «sur un nouveau compte» (
Ac.);
b) 1864 «une nouvelle fois» (
Renouvier,
Essais crit. gén., introd., p.LXVI).
III. Subst.
A. En parlant d'une chose
1. 1198 «terre nouvellement défrichée» (
Rubrique d'une charte de 1198, Cart. du Paraclet, f
o243 r
o, Arch. Aube ds
Gdf.);
2. ca 1658 «ce qui est neuf, inédit» (
La Fontaine,
Clymène ds
OEuvres, éd. H. Régnier, t.7, p.149: Il me faut du
nouveau, n'en fût-il point au monde).
B. 1832 en parlant d'une personne, désigne celui qui arrive dans une collectivité déjà constituée (
Balzac,
L. Lambert, p.37). Du lat.
novellus «nouveau, jeune, récent», dér. dimin. de
novus (
cf. neuf2).