NOTER, verbe trans.
Étymol. et Hist. I. Marquer
A. 1121-34 «être le signe de, désigner, signifier, représenter» (
Philippe de Thaon,
Bestiaire, 317 ds T.-L.).
B. 1. 1155 «garder, retenir dans sa pensée, sa mémoire» (
Wace,
Brut, éd. I. Arnold, 6345);
2. ca 1160 «remarquer, attacher son attention à» (
Eneas, 3985 ds T.-L.);
ca 1170 «percevoir, voir, relever» (
Chrétien de Troyes,
Erec, éd. M. Roques, 3291); 1269-78 p.ext.
notee part. passé adj. «importante, notable» (
Jean de Meun,
Rose, éd. F. Lecoy, 13677);
3. 1174-76 «consigner, mettre par écrit» (
Guernes de Pont-
Ste-
Maxence,
St Thomas, 4393 ds T.-L.: ... en mun livre
noté);
4. 1188 «traiter de» (
Aimon de Varennes,
Florimont, 9221,
ibid.; 1205-50 «expliquer, commenter» (
Renart, éd. E. Martin, XIII, 124);
5. 1188 «faire connaître, faire savoir, exposer» (
Aimon de Varennes,
op. cit., 5635, ds T.-L.).
C. 1. Ca 1160
noter de «accuser de» (
Eneas, 6755,
ibid.: De cöardise l'
a noté); 1549
noter d'infamie (
Est.);
2. 1538 «marquer (dans un écrit) ce dont on veut garder la mémoire» (
Est.,
s.v. nota, notabilis: Chose qu'on doit
noter et marquer comme grande et digne de mémoire;
s.v. annoto:
Noter, annoter, marquer);
3. 1855 «porter une appréciation sur le travail de qqn» (
Sand,
supra).
II. 1. Ca 1165 «chanter, accompagner de musique» (
Benoît de Ste-
Maure,
Troie, 14793 ds T.-L.); fin
xiies. (
Mariage Guillaume, éd. W.Cloetta, 2
eréd., 1190);
2. ca 1175 «mettre en musique» (
Horn, éd. M.K. Pope, 2782). I empr. au lat.
notare «marquer, faire une marque; tracer des caractères d'écriture, spéc. sténographier; (en parlant des censeurs) marquer le nom d'un citoyen coupable d'une note qui rappelle son infamie; désigner, faire connaître; relever; remarquer; consigner par écrit».
Cf. l'a. fr., de formation pop.
noé (
xiiies.
sot noé «fou caractérisé, complètement fou» ds T.-L.). II dér. de
note*, terme de mus., dés.
-er;
cf. lat. médiév.
notare au sens de «noter (en notation musicale)»
ca 832-850;
musice notare ixes. ds
Nov. gloss.