GRIS1, GRISE, adj. et subst.
Étymol. et Hist. A. 1. a) Ca 1150 adj. « gris (en parlant de la barbe) » (
Thèbes, éd. G. Raynaud de Lage, 3828);
ca 1165 « gris (en parlant d'un vêtement) » (
Troie, éd. L. Constans, 20628);
b) av. 1440 subst. masc.
vestu de gris (
Ch. d' Orléans,
Poésies, éd. P. Champion,
Chanson 81);
c) spéc. 1660
gris de souris (
Oudin Esp.-Fr.); 1850
gris-souris (Journ. des demoiselles, janv., 26b ds
Quem. DDL t. 16); 1690
gris de fer (
Fur.);
2. fig.
a) 1556
letres grises impr. (
Cess. des grecs du roi par Adrien Turnèbe à Guillaume Morel ds
Gdf. Compl.);
b) 1609
papier gris (
Crespin,
s.v. papier);
c) 1824
substance grise anat. (A.-J.-L.
Jourdan,
Trad. ds
Quem.
DDL t. 8);
3. expr.
a) 1460-66
faire grise mine à qqn (M.
d'Auvergne,
Arrêts d'amour ds
La Curne);
b) 1640
de nuit tous chats sont gris (
Oudin,
Curiositez, s.v. chat); 1690
la nuit tous chats sont gris (
Fur.)
B. P. anal. de couleur
a) 1140 subst. masc. « fourrure de petit gris » (G.
Gaimar,
Hist. des Anglais, éd. A. Bell, 5554);
b) 1270 « gros drap gris » (
Ph. de Beaumanoir,
Manekine, éd. H. Suchier, 5332);
c) 1549
decembre qui est gris (
Est.);
d) 1690
vin gris (
Fur.). De l'a. b. frq. *
grîs « gris » que l'on peut restituer d'apr. l'ags.
grīs « id. », le m. h. all.
grīs « id. », le néerl.
grijs « id. », l'all.
greis « très âgé, sénile ». 3a est empr. de l'a. prov.
faire cara grisa (ms. du début du
xives.,
Coblas esparsas ds
Arch. St. n. Spr., 50, 266).Ce mot est à l'orig. de nombreux dér. désignant des êtres humains (v.
grison1sens 2), des animaux (v.
grison1sens 1;
grisard* sens 2 a et b;
griset* sens 2;
grisette* sens 2), des étoffes (v.
grisette sens 1), des pierres (v.
grisard sens 2 c) et des plantes (v.
grisard sens 2 d) dont le trait caractéristique est la couleur
grise. Bbg. Grundt (L.-O.). Ét. sur l'adj. invarié en fr. Bergen-Oslo-Tromsø, 1972, p. 253. -
Quem. DDL t. 16 (comp.). -
Sain. Arg. 1972 [1907], p. 74, Sources t. 3 1972 [1925], p. 294.