GOUDRON, subst. masc.
Étymol. et Hist. 1. Ca 1195
catran « produit visqueux obtenu par distillation » (
Ambroise,
Guerre sainte, 3865 ds T.-L.); 1309
goutren (E.
de Freville,
Mém. sur le comm. mar. de Rouen, t. 2, p. 98 cité par R. Arveiller ds
Fr. mod. t. 25, p. 307,
s.v. brai); 1611
gouderon (
Du Bartas,
2esemaine, Jonas, p. 398 ds
Hug.); 1647
goudron (P.
Parfouru,
Dépenses de P. Botherel, p. 33 :
goudron pour recalfeutrer le basteau);
2. 1745 méd.
eau de goudron (D.R.
Boullier,
Recherches sur les vertus de l'eau de goudron [...] trad. de l'angl. du Dr G. Berkeley, Amsterdam ds
Cioranescu 18
e, n
o13471), v.
eau goudronnée, s.v. goudronner; 3. 1801 « goudron de houille » (
Crèvecœur,
Voyage, t. 3, p. 54 :
goudron de charbon de terre); 1803
goudron minéral (
Boiste);
4. 1832
goudron minéral « sorte de bitume ou d'asphalte » (
Raymond). Empr. à l'ar.
qaṭrān, qiṭrān « goudron ».
Cf. lat. médiév.
catarannus (
ca 1040, Eugesippe ds
Du Cange),
catranum (1160-70, Jean de Wurtzbourg ds
Mittellat. W.). La forme avec
gou- initial s'explique difficilement, peut-être par l'infl. de
goutte (
cf. Sain. Autour Sources, p. 290); pour les diverses formes prises par le mot, v.
FEW t. 19, pp. 90-91. V. aussi S.
Sguaitamatti-
Bassi,
Les empr. dir. faits par le fr. à l'ar. jusqu'à la fin du xiiies., Zurich 1974, pp. 84-90.