FRAIS1, FRAÎCHE, adj., adv. et subst.
Étymol. et Hist. A. Adj.
1. a) [Fin
xies.
fresc « (vin) frais, tiré immédiatement du tonneau » (
Raschi,
Gl., éd. A. Darmesteter et D. S. Blondheim, t. 1)];
ca 1100
fresche (herbe) « qui est tout à fait récent, qui n'est pas altéré (en parlant de choses corruptibles) » (
Roland, éd. J. Bédier, 2492); adv. 1393 « récemment, nouvellement » (
Ménagier, éd. Ste Bibliophile fr., t. 2, p. 90 : les perdris [...] sont
fresches tuées);
b) 1160-74
frois « ce qui n'est ni salé, ni fumé » (
Wace,
Rou, éd. A. J. Holden, II, 2889);
c) 1563
argent frais « argent récemment reçu » (
Ronsard,
Eglogue, 104 ds
Œuvres complètes, éd. P. Laumonier, t. 12, p. 99);
d) 1643 « qui vient d'être appliqué, qui n'est pas encore séché » (
Rotrou,
Bélissaire, II, 9 ds
Littré : écriture
fraîche);
2. a) 1155
fresche (vertu) « qui a recouvré ses forces, sa vitalité » (
Wace,
Brut, éd. I. Arnold, 12831);
b) 1160-74
un destrier tot freis « qui respire la santé et la vie » (
Id.,
Rou, éd.
A. J. Holden, III, 8352);
c) ca 1165
fresche (flor) « qui a de l'éclat, du lustre » (
B. de Ste-Maure,
Troie, 26904 ds T.-L.);
3. mar.
a) 1559
vent frais « vent qui souffle avec une certaine force et bon pour faire route » (
Amyot,
Pompée, 110 ds
Littré);
b) 1643
frez subst. « vent » (
Fournier,
Hydrographie contenant la théorie et la pratique de toutes les parties de la navigation, p. 8), emploi isolé; de nouv. 1691 (beau)
frois « vent favorable à des degrés plus ou moins forts » (
Ozanam).
B. Ca 1200
frais « légèrement froid » (
Aiol, 9029 ds T.-L.); 1549
fraiz subst. « air frais, température fraîche » (
Du Bellay,
Deffence et illustration de la langue françoyse, éd. H. Chamard, p. 160, 31); fin
xives.
il fait fresc adv. (
Froissart,
Chroniques, éd. G. Raynaud, t. 10, p. 288, 5-6). Du germ. occ. *
frisk « récent, inaltéré, frais »;
cf. a. h. all.
frisc «
id. » (
Graff t. 3, col. 832); m. h. all.
vrisch « récent, inaltéré, vigoureux » (
Lasch-Borchl.); all.
frisch « nouveau, récent; légèrement froid ».