FONDRE1, verbe trans. et intrans.
Étymol. et Hist. A. Ca 1050 intrans. « être détruit, renversé, s'effondrer » (
Alexis, éd. Chr. Storey, 298).
B. 1. a) Ca 1121 trans. « répandre, verser » (
Voyage de Saint-Brendan, éd. E. G. R. Waters, 896 :
fundent lermes);
ca 1165 intrans. « couler » (
B. de Sainte-Maure,
Troie, éd. L. Constans, 16484 : Lermes li
fondent sor la face);
ca 1223
fondre en larmes (
G. de Coinci,
Miracles, éd. V. F. Kœnig, t. 1, p. 127, 1273);
b) début
xives. « se laisser attendrir, s'épancher » (
Dits de l'âme, éd. E. Bechmann A 9 e ds
Z. rom. Philol. t. 13, p. 59 : un coer
fondant);
2. 1174-76 trans. « fabriquer au moyen d'une matière en fusion » (
G. de Pont-Sainte-Maxence,
Saint Thomas, éd. E. Walberg, 2183);
3. a) ca 1190 trans. « rendre liquide » (
Marie de France,
Purgatoire de Saint Patrice, éd. T. A. Jenkins, 1100 : Divers metals sur els
fundeient); 1676 part. prés. subst. masc. émaux (
Félibien, p. 423); 1708 métall. (
Fontenelle,
Hist. du renouvellement de l'Ac. royale des Sc., p. 93 ds
Trév. Suppl. 1752); 1735 part. passé subst. fém. art. culin. (
Cuisinier mod., IV, 220 ds
Quem. DDL t. 2 :
fondue de fromage aux truffes fraîches);
b) 1
remoitié
xiiies. [ms. de 1254] intrans. « devenir liquide » (
Romances et Pastourelles, éd. K. Bartsch, I, 46, 1, p. 47 : glace
funt); 1865 part. prés. subst. masc. « sorte de friandise » (
Littré);
4. a) xiiies. trans. « mêler ensemble » (
Digestes, ms. Montpellier H 47, f
o84 d ds
Gdf. Compl.);
b) 1685 part. passé spéc. peint. (
Félibien,
Entretiens..., t. II, p. 239 ds
Brunot t. 6, p. 738, note 6 : les couleurs [...] paroissent noyées et
fonduës); 1851 peint.
le fondu (
Barbey d'Aurevilly,
Vieille maîtresse, I, II ds
Rob.); 1908 cin.
fondu (Babin ds
L'illustration, 4 avr., p. 238 ds
Giraud, p. 181); 1922 cin.
fondu enchaîné (
Cinéa, 27 janv.,
ibid.);
5. a) fin
xives. intrans. « maigrir » (
J. Froissart,
Chroniques, éd. S. Luce, I, 37, p. 71);
b) 1575 trans. « réduire, faire diminuer de volume » (
A. Paré,
Œuvres, 1. V, chap. 23, éd. J. F. Malgaigne, t. 1, p. 361b);
6. 1580 intrans. « se dissoudre (dans un liquide) » (
Montaigne,
Essais, 1. II, chap. 12, éd. A. Thibaudet, p. 522 : le sel
fondu par ce moyen).
C. Ca 1195 intrans. « s'abattre, se précipiter (sur) » (
Ambroise,
Guerre sainte, 1624 ds T.-L.). Du lat.
fundere « verser, répandre; fondre (un métal, une statue); disperser, renverser, abattre ».