CORDOUAN, ANE, adj. et subst.
Étymol. et Hist. [1096 lat. médiév.
Cordoam « cuir de Cordoue » (
Cartulaire de Noyon, 265 ds
Bambeck Boden, p. 167 : socolares de
Cordoam); 1107
id. corduamnus « fait de cuir de Cordoue » (
Cartulaire de Marmoutier, 74,
ibid. : sotulares
corduamnos);
xies. judéo-fr.
cordoan (?) « substance blanche préparée avec des excréments de chien et servant à fabriquer une espèce de cuir » (
Gloses de Raschi, éd. A. Darmesteter et S. Blondheim, 256)];
1. 1
remoitié
xiies. subst.
cordoan « cuir de Cordoue » (
Charroi de Nîmes, éd. D. Mac. Millan, 1150);
2. 1
remoitié du
xiies. adj.
cordoan « fait de cuir de Cordoue » (
ibid., 56 :
cordoan soller); 1168
cordouan (
Rec. de doc. inédits concernant la Picardie, IV, 4 ds
IGLF);
3. ca 1185 subst.
cordoan « chaussure de cuir de Cordoue » (
Moniage Guillaume, éd. W. Cloetta, 2
erédact., 3445). Empr. soit directement (en raison de l'intensité des échanges commerciaux entre France du Nord et Espagne et de l'ancienneté du mot en pays d'oïl, v. attest. de lat. médiév. citées
supra;
cf. aussi l'ancienneté de
corduannarius, cordonnier* et av. 821 le témoignage de Theodulf, évêque d'Orléans ds
Bambeck,
loc. cit. : dictas de nomine Corduba pelles), soit, moins prob. en raison de l'écart chronol., par l'intermédiaire de l'a. prov.
cordoan (
xiies.,
Cartulaire de Montpellier ds
Rayn.; hyp. de
Bl.-W.5), au mozarabe
cordobán « cuir de bouc ou de chèvre fabriqué à Cordoue » (
xiiies. ds
Al.), de l'ar.
cortobanî « de Cordoue », le travail du cuir ayant été apporté à l'Espagne par les Arabes et s'étant particulièrement développé à Cordoue.