CONDUIRE, verbe trans.
Étymol. et Hist. 1. Fin
xes.
conducent 3
epers. plur. ind. prés. « (d'une personne) emmener, faire aller avec soi dans un lieu » (
Passion de Clermont, éd. d'Arco Silvio Avalle, 244);
ca 1100 « accompagner » (
Roland, éd. J. Bédier, 685); en partic.
a) 1172-75 « pour mettre en sûreté » (
Chr. de Troyes,
Chevalier Charrette, éd. M. Roques, 4135);
b) 1828
conduire le deuil (
Delècluze,
Journal, p. 49);
c) 1829
conduire à l'église « épouser quelqu'un » (
Béranger,
Chansons, t. 1, p. 35);
2. ca 1100 « pousser quelqu'un à certains actes » (
Roland, éd. J. Bédier, 46);
ca 1175 « (le suj. désigne une chose) mener »
par amors conduit (
Chr. de Troyes,
Cligès, éd. A. Micha, 2760);
3. « faire agir, mener en étant à la tête »
a) 1372 jur.
conduire le cas « poursuivre en justice » (
Ord. V, 520 ds
Gdf.); 1479
conduire un procès (ds
Bartzsch, p. 66);
b) 1474 « administrer » (
Ordonnances des rois de France, XVIII, 11, 20,
ibid., p. 32);
c) 1845
conduire un chœur (
Leconte de Lisle,
Poèmes antiques, Hélène, p. 52);
4. a) 1690 « assurer la direction d'un véhicule »
conduire un attelage (
Fur.); 1846 absol.
conduire (
A. Dumas Père,
Le Comte de Monte-Cristo, t. 2, p. 82); d'où fig. 1836 (
Stendhal,
Lucien Leuwen, t. 3, p. 57 : J'
ai mal
conduit toute ma vie, répéta-t-il plusieurs fois; je suis dans un bourbier);
b) 1677 « conduire un récit, narrer » (M
mede Sévigné,
Lettres, éd. M. Monmerqué, t. 5, p. 206); 1690 (
Fur. : Ce Poëte
a bien
conduit l'intrigue de sa comédie);
5. 1851 phys. (
Nerval,
Voyage en Orient, t. 3, p. 186 : la fonte est poreuse et
conduit moins bien la chaleur que ne le ferait l'acier);
6. mil.
xiiies. pronom. « agir de telle façon » (
Huon Le Roi,
Descrissions des religions, éd. A. Långfors, 146). Du lat. class.
conducere proprement « mener ensemble » qui dep. le lat. vulg. assuma les sens du mot simple
ducere; lat. médiév. [
uxorem]
conducere « prendre pour femme »
ca 1194 ds
Latham.