CONDAMNER, verbe trans.
Étymol. et Hist. 1. a) 2
emoitié
xes.
piez condemnets part. passé adjectivé « blessé » (
St Léger, éd. J. Linskill, 166);
b) 4
equart
xives. « mettre hors de service, rendre inutilisable (ici un pont) » (
Froiss., II, II, 176 ds
Littré); en partic. 1678, 20 juill.
condamner un vaisseau (Colbert ds
Jal1,
s.v. Arqué);
2. début
xiies. « frapper quelqu'un d'une peine judiciaire » (
Psautier Oxford, 108, 6 ds T.-L.);
a) av. 1577 p. anal. (
Montluc,
Lettres, 9 [IV, 18] ds
Hug. : Je
suis condemné par les médecins de ne recouvrer d'un an, ne par adventure de ma vie, ma sainté); 1669 « [en parlant d'un écrit] déclarer non conforme à une orthodoxie » (
Pasc.,
Pens., XXIV, 66 bis ds
DG); av. 1704 « déclarer un malade perdu » (
Boss.,
Lib. arb., II,
Penit. 3 ds
Littré);
b) 1578 p. ext. « contraindre quelqu'un à quelque chose de pénible » (
Ronsard,
Les amours d'Eurymedon et de Callirée, 24 ds
Œuvres, éd. P. Laumonier, t. 17, p. 145);
3. 2
emoitié
xives. [date ms.] « considérer comme répréhensible, blâmer » (
Légende dorée, Maz. 1333, f
o29
dds
Gdf.,
s.v. descondamner);
4. 1810 « porter témoignage contre » (
Chateaubriand,
Les Martyrs, t. 1, p. 269 : Les apparences me
condamnoient). Empr. au lat. class.
condemnare « condamner (à une peine), déclarer (quelqu'un) coupable », « blâmer quelque chose » avec infl. de
damnare, damnum pour le vocalisme en
-a-(
cf. la forme
condam(p)nare des gloses,
TLL s.v.) et pour le sens 1 de « rendre inutilisable »,
cf. le b. lat.
condemnare terram « rendre une terre inculte, la dévaster » (
Loi Salique ds
Du Cange).