COLONEL, ELLE, subst.
Étymol. et Hist. 1. Subst. masc. 1534
coulonnel « chef d'un régiment » (
Arch. hist. de la Gironde, 55, 40 d'apr. K. Baldinger ds
R. Ling. rom., t. 20, p. 80 :
coulonnel de la légion); av. 1544
colonnel (
B. des Périers,
Joyeux Devis, éd. Frank et Chenevière, XIII, 60 ds
IGLF); 1556
colonel « chef militaire en général » (
J. de La Lande,
trad. de Dictys de Crète, L. I, 13 v
ods
Hug.); p. abrév. 1878
colo (
L. Rigaud,
Dict. du jargon parisien); 1883
petit colon « lieutenant-colonel » (
G. Fustier,
Suppl. au dict. de la lang. verte d'A. Delvau, p. 508); 1888
colon « colonel » (
Courteline,
Le Train de 8 h 47, p. 39);
2. adj. fém. 1559
coulonnelle (
Amyot,
Antoine, 39 ds
Hug. : compagnies
coulonnelles);
3. subst. fém. apr. 1578
colonnelle « compagnie colonelle » (
Brantôme,
Discours sur les Duels, VI, 415,
ibid.); terme hist. dep. 1835
(Ac.); 1831
lieutenant-colonelle « femme d'un lieutenant-colonel » (
Musset,
Le Temps, p. 118); 1834
colonelle « femme d'un colonel » (
Land.). Empr. à l'ital.
colonnello «
id. », proprement « chef d'une colonne de soldats », attesté dep. av. 1543 (Firenzuola ds
Batt.) et dér. de
colonna (colonne*
). La forme
coronel (d'abord
couronnel, couronnal en 1540-46,
Amadis de Gaule ds
Hug.), attestée jusqu'au début du
xviies. (Malherbe, v.
Lalanne), n'est prob. pas due à l'influence de l'esp.
coronel (
FEW t. 2, p. 935a) mais correspond plutôt à un phénomène fréq. en m. fr. (
cf. mérancolie pour
mélancolie*
, pil(l)ure pour
pilule*;
Hope, p. 181).