CHAPON, subst. masc.
Étymol. et Hist. 1. Av. 1150
chiapun [ms. de la dernière part. du
xiies.] « coq châtré » (
Lapidaire de Marbode, MS BN lat. 14470 ds
Lapidaires français, éd. Pannier, p. 38, vers 128) graphie isolée;
ca 1175
chapon (
Chr. de Troyes,
Chevalier au Lion, éd. M. Roques, 1048);
2. 1425 suisse rom.
choupon « jeune pousse de vigne » (
Pat. Suisse rom., Lutry ds le canton de Vaud, 1425) graphie isolée; 1461
chappon « id. » (
ibid., Canton de Fribourg, Comptes Hôp., Archives cantonales), terme attesté aussi ds la partie lyonn. du domaine franco-prov. (
Du Puitsp.), signalé en Bourgogne par
Cotgr. 1611;
3. a) 1690 « morceau de pain trempé dans un bouillon gras et servi sur un potage maigre » (
Fur.);
b) 1787 « croûte de pain frottée d'ail, qu'on met dans la salade » (
Fér. Crit.). Du b. lat. *
cappō, « chapon », var. avec géminée expressive du lat.
capō, -ōnis, « id. » (dep. Martial ds
TLL s.v., 353, 80).
Cf. aussi lat.
capus, -i, « id. », attesté un peu antérieurement (Varron ds
TLL 384, 20). Prob. dér. d'une racine i.-e. *
(s)kap-, « couper avec un instrument tranchant, fendre » (
IEW t. 1, p. 930). Le sens 2 s'explique, d'apr.
Trév. 1732 par le fait que l'extrémité inférieure de ces rejetons est faite ,,de vieux bois qui fait comme un cul de chapon``; le sens peut être aussi issu de la notion de « morceau coupé » en quelque sorte « châtré »; le sens 3 soit par ironie (la frottée d'ail ayant souvent été le chapon du pauvre paysan) soit en relation avec
chap(e)ler* [« enlever le dessus de la croûte »].