CHANGER, verbe.
Étymol. et Hist. 1. a) [1
ertiers du
xiies. franco-prov. trans. « rendre autre, modifier » (
Albéric de Pisançon,
Alexandre ds
Bartsch Chrestomathie, 7, 52, p. 13)]; 1160 «
id. » (
Enéas, éd. J.-J. Salverda de Grave, 6196); 1580
changer en (
Montaigne,
Essais, 1, 61 ds
Littré) d'où 1668 « modifier les dispositions de qqn » (
J. de La Fontaine, éd. H. Regnier, IV, 476);
b) ca 1175 pronom. « se transformer » (
Benoit,
Ducs de Normandie, éd. C. Fahlin, 1077);
c) 1172-75 intrans. « devenir différent » (
Chr. de Troyes,
Chevalier Lion, éd. W. Foerster, 4368);
2. 1155 trans. « remplacer quelque chose par une autre chose de même nature » (
Wace,
Brut, Paris, éd. I. Arnold, 1938, 3196);
a) 1580
changer de (
Montaigne,
Essais, I, 298 ds
Littré :
Changer d'advis);
b) 1798
changer, pour
changer de linge (Ac.), d'où
changer un enfant (ibid.);
3. 1155 intrans. « changer les monnaies en cours contre des valeurs équivalentes » (
Wace,
St Nicholas, 675 ds
Keller,
s.v. tolneu, p. 171); 1165-70
changer à « troquer contre » (
Chr. de Troyes,
Erec et Enide, éd. W. Foerster, 1637); 1165-70
changer por (
Id.,
Chevalier Lion, éd. W. Foerster, 2437). Issu du lat. tardif
cambiare « troquer », attesté dep. Apulée ds
TLL s.v., 200, 71. Mot prob. d'orig. celt. qui a remplacé progressivement l'anc.
muer*.