CHAISE, subst. fém.
Étymol. et Hist. 1. [1380 d'apr.
FEW t. 2, p. 506b sans réf.]; 1420
chaeze (
Inv. du chât. de Vincennes, p. 458 ds
Gay); 1470
chaize percée (
Cptes de Louis XI, f
o147,
ibid.); 1710
chaise longue (
Saint-Simon,
Mém., t. 13, p. 81 cité ds
Havard, p. 650); 1845 expr. proverbiale
être entre deux chaises (
Besch.); 1831 mar.
chaise « tresse ou cordage servant à maintenir un homme effectuant des travaux » (
Will.);
2. 1556
chaise portatifve (
Argenterie de la reine, f
o23 ds
Gay); 1656
chaeze « siège fermé et couvert dans lequel on se faisait porter » (
Loret,
Muze histor., cité ds
Livet Molière); 1668
chaise roulante (
Molière,
Amphitryon, Prologue,
ibid.);
3. 1680 technol. (
Rich. :
Chaise de moulin à vent. Pieces de bois au haut du pié du moulin sur quoi tourne le moulin). Issu de
chaire par assibilation dial. du -r- intervocalique (spéc. dans le Centre et le sud-est du domaine d'oïl), perceptible à Paris au
xves., v. les témoignages du
xvies., notamment ceux de
Palsgr. (p. 34), Érasme, Marot, Sylvius ds
Fouché, p. 603 et
Livet Molière, s.v. chaise. Après avoir coexisté (encore au
xviies., v.
Livet,
Molière) pour désigner les mêmes objets,
chaise servit à désigner le siège d'usage courant (
cf. Vaugelas,
Rem. sur la lang. fr., 1
reéd. 1647, t. 2, p. 167 d'apr.
Livet,
Molière, pp. 366-367), tandis que
chaire était réservé aux sens spéciaux.