CASIER, subst. masc.
Étymol. et Hist. I. 1
erquart
xiiies. pic. « panier où l'on fait sécher le fromage [ici, qualification ironique à l'adresse d'un vieillard] » (
Reclus de Molliens,
Miserere, 219, 8 ds T.-L.), qualifié de ,,vieux mot`` dep.
Trév. 1752; 1268
chasier « panier » (
E. Boileau,
Métiers, 323 ds T.-L.), forme attestée jusqu'au
xives. ds
Gdf. Compl. II. 1. 1275
casier « panier » (
B. archéol. du Comité des travaux hist. et sc., 1891, p. 446); 1385 spéc.
casier à poissons (Archives du Nord, B 10327, fol. 11 ds
IGLF Litt.), attest. isolée; repris au même emploi au
xviiies. : 1765
cazier ds
Encyclop. t. 12, p. 222 b et 1819
casier (
Boiste);
2. a) 1450 ameubl.
casié (
Jouen,
Comptes manoir de Rouen, 257), attest. isolée; repris au
xixes. : 1814
casier (
Jouy,
L'Hermite de la Chaussée d'Antin, t. 5, p. 61);
b) 1853 fig. (
Du Camp,
Mémoires d'un suicidé, p. 18);
3. p. ext. 1860,
casier judiciaire, supra. I forme masc. créée à partir du fém.
chasiere de même sens, attesté comme anthroponyme dep. av. 1137 ds
Gdf. (puis
xiiies.,
Dit des outils de l'hotel, 223 ds
Romania, t. 28, p. 57), lui-même issu p. abrév. d'un syntagme composé d'un mot tel que
forma « moule à fromage »
, cratis « claie d'osier »
, cista, sporta « panier pour les usages domestiques, notamment la laiterie » et de
casearia dér. de
caseus (caséeux*
); l'adj.
casearius, -a est attesté par Ulpien en relation avec
taberna « cabane où l'on prépare le fromage » (ds
TLL, s.v. casearius, 512, 56); en lat. médiév.
casearia désigne le « lieu où l'on fabrique ou conserve le fromage » (1198 ds
Mittellat. W. s.v., 324, 71);
chasier, casier semble moins prob. directement issu p. abrév. d'un syntagme composé d'un subst. masc. et de
casearius, les subst. masc. désignant des paniers, corbeilles
(qualus, scirpiculus, calathus, corbinus, corbis) étant propres seulement au transport des denrées. Il est peut-être une extension de I, mais est plus prob. le résultat de la rencontre de
chasier/casier avec
case*, d'abord à travers le sens de « panier » (II 1).