BRAMER, verbe intrans.
ÉTYMOL. ET HIST. − 1528 [d'apr.
FEW t. 15, 1, p. 241a] « pousser le cri propre à son espèce (du cerf) » (Marot dans
Lar. 19e) ,,Il n'est pas même si usité, quand il se dit du cerf, que
Rêre`` note
Trév. 1704; 1534 «
id. (d'une vache) » (
Rabelais,
Gargantua, éd. Marty-Laveaux, t. 1, p. 72); 1534 «
id. (d'une pers.) » (
Ibid., p. 29) − 1660,
Oudin Esp.-Fr. s.v. bramar; repris en 1808,
Boiste.
Terme bien vivant seulement en occitan, en franco-prov. et dans le domaine bourg.; parvenu dans le fr. du Nord seulement au
xvies., prob. grâce à des aut. tels que Cl. Marot, Rabelais, d'Aubigné, largement influencés par la lang. occitane. Empr. à l'a. prov.
bramar « chanter (en parlant d'un homme) » (
xiies. dans Carl
Appel,
Provenzalische Chrestomathie, Leipzig, 1895, p. 52, n
o12, 5
estrophe), « braire (de l'âne) », « chanter (du rossignol) » (
id. dans
Rayn.), « crier » (1432 dans
Pansier t. 3), « désirer ardemment » (
Pt Levy), lui-même issu du got. *
bra(m)mon (
EWFS2;
Gam. Rom.1t. 1, pp. 366-367) corresp. au germ. *
brammôn à rapprocher du m. b. all.
brammen, formations apophoniques p. rapp. au m. h. all.
brummen [all. mod.
brummen « gronder »]. Étant donnée l'aire géogr. du mot dans la Romania, il semble préférable de faire dériver ses représentants du got. que du germ. (hyp. de
Brüch, p. 63;
REW3, n
o1270;
FEW t. 15, 1, p. 240;
Dauzat 1968).