BRADER, verbe trans.
ÉTYMOL. ET HIST. − 1. Ca 1440 Flandre « griller les viandes » (D'apr.
R. Marquant,
La Vie économique à Lille sous Philippe le Bon, Paris, 1940, p. 149), sens demeuré dans le liég. (Glons)
bradi « flamber » (
Haust et
Gesch.);
2. a) rouchi « gâter, ne pas tirer d'une chose tout le parti possible » (
Hécart), wallon « gâter, gaspiller » (
Grandg.); liég. « gaspiller, p. ex. le pain en le mangeant » (
Gesch.);
b) liég. « gaspiller la marchandise en la vendant à vil prix » (
Haust), rouchi « vendre sa marchandise à vil prix » (
Hécart), pic. «
id. » (
Jouanc.); d'où 1867 fr.
brader (
A. Delvau,
Dict. de la lang. verte, 2
eéd. :
Brader. Vendre à vil prix. Argot des marchands de bric-à-brac); 1867
(Lar. 19e).
Empr. au m. néerl.
braden « rôtir » (
FEW t. 15, 1, p. 233;
Dauzat 1968;
Bl.-W.5;
EWFS2) auquel se rattachent l'a. h. all.
brātan, m. h. all.
braten, ags.
brāēdan (
De Vries Nederl., s.v. braden;
Klüge20,
s.v. braten). Le mot est parvenu en fr. à travers les dial. wallon et pic. Le sens de « gaspiller, gâcher » (d'où vendre à vil prix ») est issu de celui de « détruire, gâter par le feu »;
cf. le néerl.
braderie « maison où l'on fait bombance » et le flam.
bradeeren « gaspiller », cités par
Gesch.