BOUE, subst. fém.
ÉTYMOL. ET HIST. − 1. Ca 1170
boe « terre, poussière détrempée dans les rues, les chemins » (
Li quatre Livre des Reis, éd. E.R. Curtius, pp. 103-104); fin
xiies.
boue (
Girbert de Metz, p. 453 dans
Gdf. Compl.);
ca 1275 fig. (
Adenet,
Berte, éd. A. Henry, 858);
2. 1539 « terre détrempée, limon » (
Est.) d'où 1690 (
Fur. : On dit proverbialement, qu'une maison n'est que de
bouë & de crachat, pour dire, qu'elle n'est pas bâtie solidement); d'où 1835 (
Ac. :
Boues, au pluriel, se dit d'Une sorte de limon qui se trouve près de certaines eaux minérales, et qui est imprégné des matières que ces eaux charrient avec elles);
3. p. anal.
id. (
Ibid. :
Boue se dit quelquefois Du dépôt d'encre épaisse, qui se forme au fond de l'écritoire).
Du gaul. *
bawa, que l'on peut déduire du gall.
baw « saleté » (v.
Dottin, p. 232), avec [w] qui, ayant gardé sa valeur de semi-voyelle bilabiale (prob. à cause de la coupe syllabique bau-a) s'est combiné avec le
a pour donner
o puis
ou devant voyelle (
Dauzat Ling. fr., p. 225).