BO(U)CON,(BOCON, BOUCON) subst. masc.
ÉTYMOL. ET HIST. − 1. 1299-1307 « morceau » (
Voyage de Marc Pol [d'apr. ms. Bibl. nat. fr. 1116] éd. Roux dans
Recueil de Voyages et de mémoires publié par la Société de géographie, t. 1, 1824, chap. CXCIV, p. 243 : a peitit
bocconz [trad. du chap. CLXXII de Marco Polo,
Il Milione, éd. D. Olivieri, 1912, p. 248 : a
pezzuoli]) − 1614, Brantôme dans
Hug.;
2. 2
emoitié
xives. « morceau empoisonné, poison » (
Eustache Deschamps,
Balade contre les empoisonneurs, vers 12, éd. Queux de St Hilaire,
Œuvres, t. 3, p. 282).
Empr. à l'ital.
boccone attesté au
xiies. au sens de « (petit) morceau » (à Bobbio dans la province de Plaisance d'apr.
DEI), lui-même dér. de
bocca « bouche », suff. augm.
-one. Étant donné que l'ital. n'est pas attesté au sens 2 av. le
xixes. il est probable que le sens « poison » est une spécialisation fr. de 1 créée p. euphém., p. allus. à la pratique de l'empoisonnement largement utilisée en Italie au
xvies. (
cf. aqua tof(f)ana; aquette).