BECQUETER, BÉQUETER, BECTER, verbe trans.
ÉTYMOL. ET HIST. − 1. a) 1223 « critiquer » (
G. de Coincy,
Mir. Vierge, éd. Poquet, 271, 465 dans T.-L. : Adès i treuvent à redire, Et adès les vont
biquetant) −
xvies. dans
Hug.; av. 1590 « tourmenter » (
Du Bartas,
2eSemaine, 1erJour, les Furies, p. 90,
Ibid. : [...] un avare soin nous
becquette sans cesse), attest. isolée; réapparaît au début du
xixes.,
supra ex. 2; 1866 « se moquer » (
Hugo,
Travaill. de la Mer, I, 3, 13 dans
Rob. : [Déruchette] jouait avec tout. Son espièglerie
becquetait les passants. Elle faisait des malices aux garçons);
b) 1915 pop. « dire, parler » (cité dans
Esn. : Qu'est-ce qu'elle
a becqueté);
2. a) 1451 « mordiller, donner des coups de bec » (
G. Alexis, 1, 40 dans
Quem. : Or luy laisse son frain mascher Et
becqueter comme ung malart);
b) 1690 fauconn.
becqueter ou
becher (
Fur.,
s.v. becquer); d'ou
c) 1707 pop. « manger, absorber » (Le Sage dans
Esn. : Nos deùx oiseaux de proie − soupeuses galantes − recommencent à
becqueter); forme
béqueter 1914, arg. des soldats, forme
becter 1926, arg. des malfaiteurs
(Ibid.); 1945 part. passé fém. substantivé
becquetée « petite quantité de nourriture, bouchée »
(Ibid.).
Dér. de
bec*; suff.
-eter*.