BÉBÉ, subst. masc.
ÉTYMOL. ET HIST. − Ca 1755 nom donné par le roi Stanislas à son nain Nicolas Ferry (1739-64) qui eut à l'époque une grande célébrité; 1793, 27 févr.
mon bébé « mon petit » terme d'affection (E. et
J. de Goncourt,
Sophie Arnould, Lettre de Sophie Arnould à Bélanger, Paris, 1877, pp. 103-104 : « Eh bien,
mon bébé [...] je compterai éternellement sur ton cœur [...] Ah çà,
mon bébé, je hasarde toutes ces demandes [...] Bonjour, mon bon
bébé, mon ancien et éternel ami : n'oublie jamais qu'il existe dans un coin de cette terre un être qui t'a aimé bien tendrement); 1858 « petit enfant » (
Goncourt,
Journal dans
Bonn. : Les beaux yeux de son
bébé et son babil d'oiseau); 1885 « poupée représentant un enfant au maillot » (
Lami,
De l'indust., t. 5, 964,
ibid., 8 : Le
bébé nouveau est en cartonnage moulé).
Malgré son attest. tardive, formation fr. (
cf. Littré;
FEW t. 1, p. 304;
Bl.-W.5) du rad. onomatopéique
beb- var. de
bab- (
babiller*
, babine*;
cf. babi, Bas-Maine;
bibi, Picardie, Centre, Midi;
bobée, Reims;
babré, bobré, Moselle cités comme onomatopéiques dans
I. Pauli, v. bbg. § 376) peut-être sous l'infl. de
be- (
bêler* et même
bel*
, cf. bellot « enfant » dans de nombreux dial. v.
I. Pauli,
op. cit. § 176), plutôt qu'adaptation de l'angl.
baby «
id. » (
Bonn., p. 8;
Mack. t. 1, pp. 285-286;
Barb., v. bbg.;
DG;
Nyrop t. 1, p. 116;
I. Pauli,
op. cit. § 392;
DEI;
Dauzat 1973) v.
baby, qui a pu cependant exercer une infl. second. sur la diffusion du mot dans la société cultivée;
bébé a pénétré aussi en ital. moderne.