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MAÎTRE2, MAÎTRESSE, adj.
A. −
1. De maître, d'un maître. La conscience maîtresse s'oppose à la conscience serve (J. Vuillemin, Essai signif. mort, 1949, p. 142).
Qui convient à un maître, est digne d'un maître (par sa force, son autorité, sa qualité, etc.). V. magistral I B 1 et 2. Une voix maîtresse:
1. Plus tard, il arrivera à cette manière pleinement maîtresse, plus resserrée et particulièrement heureuse et qui fait de lui le plus habile, le plus parfait discoureur, le plus piquant historien de l'Académie. Proust, Chron., 1922, p. 50.
2. P. méton. Qui est formé, constitué de maîtres. Dans les villes d'Eubée la classe maîtresse s'appelait les chevaliers (Fustel de Coul., Cité antique, 1864, p. 325).Garde au fond de ton coeur ce qu'il forme d'amer, Et reçois le décret de la Race maîtresse (Valéry, Cantate du Narcisse, 1939, p. 258).
B. − [En parlant d'une chose comparée à d'autres de même nature]
1. Qui est le plus important (par ses dimensions, sa position, son rôle, sa valeur, etc.). Synon. principal, fondamental, majeur, essentiel; anton. secondaire, accessoire.Maîtresse pièce ou pièce maîtresse (d'un ouvrage, d'un ensemble); maîtresse poutre ou poutre maîtresse (d'une charpente). V. aussi maître-autel.Le maître brin d'une plante (Ac.1798-1935).Rien ne ressemble à l'enthousiasme que sa vue [du Pont-Neuf] excita, lorsque, après de grands travaux, il eut (...) rejoint plus étroitement les trois cités de la maîtresse ville (Nerval, Nouv. et fantais., 1855, p. 191).
Spécialement
a) ARBORIC. Maîtresse branche ou branche maîtresse (d'un arbre). La branche principale, ,,celle qui se détache du haut du tronc, au-dessus du fût`` (Plais. 1969). Synon. branche-mère.
b) MARINE
Maître(-)couple. Couple situé à l'endroit où le navire présente le maximum d'ouverture:
2. Dieu pétrit la mer. Nous sommes perdus. J'entends craquer les maîtres couples du navire... Ils ne doivent point se révéler puisqu'ils sont cadres et armatures. Saint-Exup., Citad., 1944, p. 527.
Maître(-)bau. Le plus long des baux d'un navire et qui correspond au maître couple. (Dict. xixeet xxes.).
P. ell. Largeur, coupe au maître. On appelle «coupe au maître» un plan en coupe du navire ayant comme repère le maître-bau ou le maître-couple (Le Clère1960).
c) MÉCANIQUE
Maître(-)couple. ,,La plus grande section d'un mobile pratiquée perpendiculairement à la direction du mouvement. Maître couple d'un fuselage d'avion, d'une automobile`` (Quillet 1965). V. supra B 1 b.[Les] fuselages [d'avions] (...) doivent (...) affecter une forme fuselée ayant son maître couple au tiers avant (Guillemin, Constr., calcul et essais avions, 1929, p. 92).
[Pour désigner la pièce principale d'un système, celle qui commande ce système] Anton. asservi.Maître pendule. À la position de repos, freins desserrés, il n'y a pas d'interruption dans le circuit hydraulique depuis le maître cylindre jusqu'aux cylindres de roues (Chapelain, Techn. automob., 1956, p. 256).
d) JEUX
Atout maître. Carte d'atout la plus forte. Lorsque l'adversaire se trouve posséder un atout maître, et un seul, il y a généralement intérêt à ne pas le faire tomber (G. Versini, Le Bridge, Paris, P.U.F., 1968, p. 93).
Carte maîtresse. Carte la plus forte de celles qui restent à jouer dans une couleur donnée. Les journalistes, tout naturellement, sont amenés, quand ils relatent des péripéties de la vie internationale, à employer des métaphores qui s'en inspirent [des jeux]: le bluff, les surenchères, les pions que l'on déplace, les atouts que l'on abat ou que l'on dissimule, (...) les cartes que l'on abat, les cartes maîtresses et les relances (Jeux et sports, 1967, p. 769).
e) Dans le domaine intellectuel et moral.Les qualités maîtresses (de qqn, d'un ouvrage); l'oeuvre maîtresse de qqn. Pour eux, au fond, la pensée maîtresse, la grande idée centrale, c'est l'idée de Naquet. La France donnant l'exemple, prenant l'initiative du désarmement (Barrès, Cahiers, t. 10, 1913, p. 71).Cette faculté de métamorphose qui est sa faculté maîtresse, Amiel la possède à l'échelle cosmique pour l'infiniment petit non moins que pour l'infiniment grand (Du Bos, Journal, 1921, p.26).
Maître mot. Mot doté d'un pouvoir spécial, d'une énergie, d'une efficacité particulière:
3. ... que nous devions ne plus tenir compte de ce que Pascal (...) a baigné d'une admirable lumière, et qu'il faisait tenir dans les cinq mots inscrits sur le papier dont il ne se sépara jamais: Grandeur de l'âme humaine, que nous devions avoir honte de cet héritage et le jeter par-dessus bord, alors il ne nous reste plus, dans l'excès de notre indignation, que d'appeler à notre secours Ubu, cet alittérateur illustre, et que de lui emprunter le maître mot qu'il a eu, le premier, l'inspiration d'écrire en six lettres. Mauriac, Mém. intér., 1959, p. 217.
2. [Avec une valeur de superl. abs.] Qui est très important (par ses dimensions, sa force, sa valeur, etc.). Un marteau qui (...) frappait sur la tête grimaçante d'un maître-clou (Balzac, E. Grandet, 1834, p. 26).Quelle ruse maîtresse cachait cette apparence? (Adam, Enf. Aust., 1902, p. 181).Vous n'avez jamais connu les batailles d'Orient, où tous les coups sont maîtres (Farrère, Homme qui assass., 1907, p. 180).
Prononc. et Orth.: [mεtʀ ̭], [-tʀ εs]. Martinet-Walter 1973: 7/17 [-ε:tʀ ̭]. Homon. mètre, mettre. Ac. 1694, 1718: maistre; 1740-1835: maître; dep. 1878: maître, maîtresse. Étymol. et Hist. A. Maître, maîtresse en appos. ou adj. 1. a) ca 1100 le plus maistre «principal, le plus important» (Roland, éd. J. Bédier, 1818); ca 1150 mestre clerc «le premier du clergé, qui dirige les offices dans l'église» (Wace, Vie St Nicolas, éd. E. Ronsjö, 966); 1155 maistre esturman «timonier» (Id., Brut, éd. I. Arnold, 11214); b) 1669 maîtresse femme (Widerhold Fr.-All.); c) 1832 maître compagnon (Raymond); 2. a) 1487 maistresse ville «capitale» (Garbin ds FEW t. 6, 1, p. 41a); b) mar. 1611 maître cable (Cotgr.); 1754 maître couple (Encyclop., s.v. couple); c) technol. 1694 maîtresse pièce (Ac.); d) 1845 maîtresses cartes «cartes du quatrième lot et de la dernière qualité qui puissent entrer dans un jeu» (Besch.) [cf. 1763 subst. maîtresses «cartes qui ont des défauts (terme de cartier)» (Encyclop., t. 23, Cartier, p. 3)]; 1902 atout maître (Nouv. Lar. ill.). B. Personne qui exerce une domination 1. a) 1155 «celui qui a autorité sur d'autres» (Wace, Brut, éd. citée 3120); b) 1160-74 «possesseur d'un animal domestique» (Id., Rou, éd. A. J. Holden, III, 8277); 2.a)ca 1190 «seigneur (par rapport au vassal)» (Floovant, éd. S. Andolf, 856); b) ca 1500 le maistre des seigneurs «Dieu» (Commynes d'apr. FEW t. 6, 1, p. 34b); 1685 le maître du monde (La Fontaine, Philémon et Baucis ds Œuvres. éd. H. Régnier, t. 6, p. 156); 3. loc. a) 1176 estre a mestre «avoir trouvé son maître» (Chrétien de Troyes, Cligès, éd. A.Micha, 938); 2emoitié xiiies. trover son mestre (Blancandin, éd. F.P.Sweetser, 1877); b) ca 1274 estre maistre de qqc. «être libre d'en disposer, d'en décider» (Adenet Le Roi, Berte, éd. A. Henry, 356); 1462 estre maistre de «dominer, en venir à dominer» (Villon, Testament, éd. J. Rychner et A. Henry, 760); c) 1538 faire le maître «user et abuser de son pouvoir» (Est., s.v. sustinere); d) 1538 être maître de soi «ne dépendre de personne» (ibid., s.v. imperiosus); e) 1667 être maître de + inf. «avoir la liberté, le pouvoir de» (Racine, Andromaque, IV, 5); f) 1668 l'œil du maître (La Fontaine ds Œuvres, éd. cit., t.1, p.352); 4. a) 1532 maître de la maison «celui qui commande dans la maison» (Rabelais d'apr. FEW t.6, 1, p.36b); 1673 maîtresse du logis (Mmede Sévigné, Let., à Mmede Grignan, 25 oct., I, 616 ds Quem. DDL t. 10); b) 1588 maistre de famille (Montaigne, Essais, livre II, chap. 22, éd. P. Villey, p.680). C. Personne qualifiée pour diriger 1. a) 1160-74 «celui qui conduit le personnel, dirige les opérations d'un service» (Wace, Rou, éd. cit. II, 1417); b) ca 1225 mestre d'ostel «majordome» (Hist. G. le Maréchal, 6544 ds T.-L.); c) 1297 mastre des comptes (A.N. J 654, pièce 16 ds Gdf. Compl.); d) 1350 maistre de l'euvre «celui qui dirige la construction d'un édifice» (H. Loh, Histoires tirées de l'Ancien Testament, p.40); e) 1418 maistre ouverier «ouvrier qualifié» (Règlements et privilèges des XXXII métiers de la cité de Liège, fasc. I: les Fèvres, éd. G. Hansotte, p.39 [3]); f) 1688 maître d'équipage «officier choisi parmi les matelots les plus expérimentés pour avoir soin de l'équipement des vaisseaux dans un arsenal» (Miege); 1835 «sous-officier qui a autorité sur tout l'équipage» (Ac.); 2. a) 1155 «celui qui enseigne, précepteur» (Wace, Brut, éd. cit., 5612); xiiies. il n'est maistre ne clerc d'escolle (Renaut, Galeran, éd. L. Foulet, 1277); 1567 maistresse d'escole (Baif, Euvres, Le Brave, III, 226 ds Quem. DDL. t18); b) 1461 «maître d'armes» (Chastellain, Chronique, éd. Kervyn de Lettenhove, t.3, p.44); 1538 maistre en fait d'armes (Est., s.v. lanista); c) 1636 maître danseur «maître de danse» (Monet, s.v. danseur); 3. a) 1155 maistre Wace «titre académique» (Wace, Brut, éd. cit., 7); b) 1432 maistre en ars (doc. ds Gdf. Compl.); 1633 maistre ès arts «grade universitaire qui donne le droit d'enseigner certaines matières» (La comédie des proverbes ds Anc. Th. fr., éd. Viollet Le Duc, t.9, p.94); c) 1845 maître de conférences «professeur à l'Ecole Nationale Supérieure de Paris» (Besch., s.v. conférence); 1893 «adjoint d'un professeur en titre à l'Université» (DG); 4. a) ca 1160 «celui qui est expert, qui excelle en quelque art ou science» (Eneas, éd. J.-J. Salverda de Grave, 2204); ca 1190 n'avoir son maistre «être le plus habile de son métier» (Floovant, éd. cit., 2031); 1538 de main de maître «qui dénote une habileté supérieure» (Est., s.v. fabre); b) ca 1190 «personne dont on est le disciple, que l'on prend pour modèle» (Conon de Béthune, Chansons, éd. A. Wallensköld, p.9, 51); c) 1690 Beaux-Arts «grand peintre qui fait école» (Fur.); 5. mil. xiiies. «celui qui après avoir été apprenti, est reçu dans un corps de métier» (doc. ds Fagniez t.1, p.206). D. Titre donné à certaines pers. 1. a) fin xiies. «médecin» (Raoul de Cambrai, éd. P. Meyer et A. Longnon, 6270); b) 1461 «titre donné aux gens de robe (avocat, notaire, huissier...)» (Chastellain, Chronique, éd. citée, t.3, p.71); 2. a) 1176-81 «appellation en parlant à une personne» (Chr. de Troyes, Chevalier Lion, éd. M. Roques, 5211); b) 1435 maistre Mousche «homme astucieux» (doc. ds Revue d'hist. du théâtre, 1954, p.148); c) p. plaisant. 1668 maître Corbeau, maître Renard (La Fontaine, Le Corbeau et le Renard ds Fables, éd. citée, t.1, p.62). Du lat. magister «chef, directeur, celui qui enseigne» qui a supplanté comme nom commun le lat. class. dominus (dom*, dame*). Fréq. abs. littér. (maître1 et 2): 20532. Fréq. rel. littér. (maître1 et 2): xixes.: a) 30971, b) 36350; xxes.: a) 32371, b) 21943. Bbg. Arrivé (M.). Maître, instituteur... Fr. Monde. 1966, no44, pp.37-39. _ Behrens D. 1923, pp.44-45. _ Cohen 1946, p.8. _ Dauzat Ling. fr. 1946, p.10. _ Dub. Pol. 1962, p.337. _ Gall. 1955, p.51. _ Sculpt. 1978, p.544 (s.v. maître fondeur, maître sculpteur). _ Quem. DDL t.3 (s.v. maître mot), 17 (s.v. maître à penser). _ Spitzer (L.). Sprachwissenschaft. Afrz. Chief Hauptstadt... Z. rom. Philol. 1937, t.57, p.575. _ Vardar Soc. pol. 1973, [1970], pp.264-265.