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FROTTIS, subst. masc.
A.− Rare. Action de frotter quelque chose. Un singulier frottis de cymbales (Willy, Entre deux airs,1895, p. 229):
... il [l'inconnu] essaya, posant Richard sur le talus herbeux, de se débarrasser du sang à grand frottis de poignées d'herbes. La Varende, Homme aux gants,1943, p. 143.
− Au fig. et p. méton. Ce qui frotte quelque chose. Vivre avec ce doute, (...) l'user au frottis du temps, qui détruit journellement des impressions plus vivaces (Estaunié, Empreinte,1896, p. 251).
B.− Ce qui est l'objet d'un frottage, ce qui a subi un frottage.
1. [En parlant d'une chose]
a) PEINT. Couche de couleur très mince, appliquée au pinceau ou à la brosse, et qui laisse apparaître le grain de la toile ou le ton du panneau. Le peintre avait déjà couvert la toile entière d'un léger frottis rose, blanc, jaune, qui gardait des pâleurs d'aquarelle (Zola, Fortune Rougon,1876, p. 80).
− P. anal. Tache de couleur aux contours imprécis. Une immensité bleuâtre où s'effaçaient çà et là, sous un frottis de feuillages plus sombres, les toits des fermes et les capuchons des meules (Genevoix, Avent. en nous,1952, p. 12).
b) MÉD. Préparation organique liquide (sang, pus) étalée sur une lame pour une observation microscopique. Le frottis vaginal, grattage de la surface épithéliale permettant de détacher les cellules pour les examiner au microscope (Hist. gén. sc.,t. 3, vol. 2, 1964, p. 650).Frottis buccal (Husson, Graf, Manuel biol. gén.,1965, p. 53).
2. Au fig. [En parlant d'une pers.] Connaissance superficielle, vernis. Chacune de leurs mille liaisons ayant gardé comme un frottis d'érudition artistique (A. Daudet, Trente ans Paris,1888, p. 253).
Prononc. et Orth. : [fʀ ɔti]. Ds Ac. 1878-1932. Étymol. et Hist. 1611 « action de frotter » (Cotgr.); 1850, 27 mars peint. frottis de bitume (Delacroix, Journal, p. 353); 1888 fig. un frottis d'érudition (A. Daudet, loc. cit.); 1896 méd. frottis de lamelles (H. Bourges ds G.-M. Debove et Ch. Achard, Man. de méd., t. 5, p. 104). Dér. du rad. de frotter*; suff. -is*. Fréq. abs. littér. : 11. Bbg. Quem. DDL t. 8.