| ENCOCHER, verbe trans. A.− [L'obj. désigne ce qui reçoit l'encoche] 1. Pratiquer une encoche, une coche sur quelque chose. Les traverses, encochées, reçoivent les fourchettes et les cuillers de buis patinées par l'usage (Pesquidoux, Livre raison,1928, p. 159). 2. Faire à quelque chose une marque servant de repère. Synon. cocher2(v. ce mot B) : Maxence Eucrate, l'érudit, s'efforçait avec le rasoir-souvenir-de-famille d'encocher la bibliothèque à la hauteur de son crâne afin, disait-il, de mesurer dans quelques mois les progrès rapides de sa croissance.
Miomandre, Écrit sur de l'eau,1908, p. 144. − En partic. Encocher les tranches d'un livre, d'un répertoire. Y pratiquer des encoches servant de repère de classement et/ou d'utilisation (cf. Lar. encyclop. et Pt Rob.). B. [L'obj. désigne ce qui est placé dans une encoche déjà faite] Vieilli, rare. Encocher une flèche. Faire entrer la corde de l'arc dans l'encoche, la coche de la flèche. Anton. décocher.Il [le Loup-garou] est prêt, l'arc bandé, la flèche encochée (Mérimée, Jacquerie,1828,p. 165) . ♦ Trait encoché. Je suis le trait qu'on darde ou le clairon qu'on sonne, Et le clairon sonore ou le trait encoché S'en remet à qui l'enfle ou qui l'a dépêché (Leconte de Lisle, Poèmes trag.,1886, p. 93). P. métaph. Jamais (...) L'arc ne sera tendu, ni encochés les traits (Moréas, Énone,1894, p. 139).Prononc. et Orth. : [ɑ
̃kɔ
ʃe], (j')encoche [ɑ
̃kɔ
ʃ]. Ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. 1. Ca 1160 [boldons] ancochiez (Eneas, 7701 ds T.-L.); 2. 1542 encocher « entailler » (Du Pinet, Pline, XVII, 15, éd. 1566 ds Gdf., s.v. encocheure). Dér. de coche*; préf. en-*; dés. -er. Fréq. abs. littér. : 1 (encoché : 4). |