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BASSINET, subst. masc.
A.− Petit bassin.
♦ En bassinet(s). En forme de bassinet :
1. ... les magnifiques papillons qui peuplent les solitudes et qui caressent les fleurs des deux mondes. (...) je les voyais (...) rivaliser d'éclat avec les corolles en coupes, en cloches, en bassinets, en cornets, en roses, en étoiles, en soleils, qui pendaient, vermeilles, de tous les rameaux. Nodier, La Fée aux miettes,1831, p. 149.
− Spéc., vx. Bassin où l'on fabriquait autrefois le sel.
− Au fig., pop., loc. Cracher au bassinet. Donner de l'argent à contre-cœur ou sous la contrainte. Synon. cracher au bassin :
2. Un valet de l'auberge, (...) contenait la foule à la porte, qu'il barrait d'une sorte de pertuisane, ne laissant passer quiconque qu'il n'eût craché au bassinet dans un plateau d'argent posé sur une table, ... T. Gautier, Le Capitaine Fracasse,1863, p. 231.
Rem. On rencontre dans la docum. le synon. vx bassinot, attesté dans la plupart des dict. gén. du xixesiècle.
B.− [P. anal. de forme]
1. Rare. Renoncule bulbeuse. Synon. bassin d'or, bouton d'or :
3. Des prairies toutes jaunes de bassinets, bordées de pommiers couverts de fleurs blanches et roses, me rappellent les printemps et les prairies de la Normandie; ... Bernardin de Saint-Pierre, Harmonies de la nature,1814, p. 87.
2. Inus. Disque concave fixé à la partie supérieure d'un chandelier d'église et destiné à recueillir la cire coulant des cierges. Synon. bobèche.
3. Rare. Petit bassin servant de réceptacle aux eaux d'une fontaine :
4. ... et voici une petite cour à colonnade, aux dalles disjointes, branlantes et rongées de mousse. Dans un coin obscur, une tête lépreuse de chimère crache un petit filet d'eau verdâtre dans un bassinet limoneux. Milosz, L'Amoureuse initiation,1910, p. 125.
4. Emplois techn.
a) ANAT. Partie élargie des voies excrétrices du rein, située à la jonction des grands calices et continuée par l'uretère.
b) HIST., ARMES À FEU. Pièce creuse de la platine des armes à feu à silex, dans laquelle on plaçait la poudre d'amorce.
c) HIST., ARMURES. Calotte de fer que les hommes d'armes portaient sur le camail, avec ou sans le heaume.
Prononc. − 1. Forme phon. : [basinε]. 2. Homon. : bassiner (formes en -ais, -ait, -aient).
Étymol. ET HIST. − 1. Ca 1220 féod. « calotte de métal portée sous le capuchon de mailles du haubert » (Huon de Bordeaux, éd. P. Ruelle, 1921 : Amont sor l'elme li a grant cop donné; Pieres et flors en a jus craventé. Desour le coisfe est li brans arestés, Le coisfe trence du blanc hauberc safré; le hiaume fent, s'a le cercle copé, Le bacinet a par dessus outré); 2. 1509 bot. « nom vulgaire de diverses renoncules » (J. Le Maire, Illustr. des Gaules, L. I, p. 92, éd. 1549 dans Gdf. Compl. : Percelles, bacinetz, passeroses, passeveloux); 3. 1575 « pièce creuse de la batterie d'une arme à feu à silex, dans laquelle on met l'amorce » (Paré, IX, préf., ibid. : Le trou par lequel le feu du bassinet entre avant dans le canon); 4. 1690 anat. (Fur. : On appelle bassinet, une petite cavité qui est au milieu du rein). Dér. de bassin1*; suff. -et* (pour 1, cf. ca 1165-70 B. de Ste Maure, Troie, éd. L. Constans, 22669).
STAT. − Fréq. abs. littér. : 28.
BBG. − Gottsch. Redens. 1930, p. 349.