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TEMPOREL, -ELLE, adj.
Étymol. et Hist. 1. Ca 1175 vie temporal (p. oppos. à éternel, spirituel) (Ducs Normandie, 1735 ds T.-L.); 2. a) déb. xiiies. biens temporaus (Gerbert de Montreuil, Continuation de Perceval, éd. M. Williams, 369); b) 1283 justice temporel, séculière, laïque, p. oppos. à justice esperituel, de la juridiction ecclésiastique (Philippe de Beaumanoir, Coutumes Beauvaisis, éd. A. Salmon, t. 1, p. 153); 3. a) 1330 subst. sing. « revenu qu'un ecclésiastique tire de son bénéfice » (Chartes et doc., 26, 15, 149 cité ds Actes du IVecolloque sur le m. fr., p. 108); b) 1511 id. « biens, revenus et puissance de l'Église » (Gringore, Jeu du Prince des Sotz ds Œuvres, éd. Ch. d'Héricault et A. de Montaiglon, t. 1, p. 224); 4. 1798 « qui concerne le temps des verbes » (Delarivière, Élemens de Grammaire française, p. 117 ds Brunot t. 10, p. 595); 5. 1889 mus. « qui concerne la durée » (Benedictins, Paléogr. mus., t. 2, p. 50); 6. 1927 philos. (S. Jankélévitch, trad. Kretschmer, Manuel de psychol. méd., p. 199). Empr. au lat.temporalis « éphémère, qui ne dure qu'un temps », « ce qui se rapporte au monde terrestre (par opposition à l'éternité) » et terme de gramm. « qui concerne le temps »; temporalis est att. comme subst. par St Augustin au sens de « pouvoir séculier ».

Mise à jour de la notice étymologique par le programme de recherche TLF-Étym :

Histoire :
A. 1. a./A. 2. a. adj. « qui concerne le monde matériel, aussi sous le point de vue de son caractère passager ». Attesté depuis ca 1174 (BenDucF, volume 2, page 113, vers 25860 : Noble vassal e conneü, Malement estes deceü, Qu'en teu dolor e en teu gerre E en teu paine estes d'aquerre Vivres et trespassables biens, Faus, temporaus e terriens, Por qu'os perdez les eternaus). Première attestation présentant le phonétisme moderne : fin du 12e siècle (SBernAn1F, page 6 = FEW : Certes li planteiz et li habondance des choses temporels avoit ameneit l'obliement et la besoigne des permenanz). - 
A. 1. b./A. 2. b. α./A. 2. b. β./A. 2. b. δ. subst. masc. « ce qui concerne le monde matériel, aussi sous le point de vue de son caractère passager ». Attesté depuis ca 1350 (GilMuisK, volume 1, page 25, vers 24 : Vray Diex, je me suy delités Et mis me coer ou temporel […] Car jou ay lonc temps travilliét, Par jour penét, par nuit villiét, Entendut a coses mundaines Qui sont, voir, et fausses et vaines, Au siecle qui ne vault pas maille, Ou quel on se piert et travaille). - 
A. 2. b. γ. subst. masc. « revenu d'un bénéfice ecclésiastique ». Attesté depuis 1330 (TerroineFossier, volume 3, page 26 = FEW : et eussent promis chascun de eulz pour tant comme il li touchoit, c'est assavoir ledit escuier seur l'obligacion de tous ses biens meubles et nommeubles, et ledit curé sus l'obligacion de tout son temporel). - 
B. adj. « qui a rapport au temps naturel ou aux temps verbaux » (grammaire). Attesté depuis 2e moitié 14e siècle (AalmaR, page 448, n° 13453 : umquam : aucune foiz. adverbez temporel). Première attestation lexicographique : 1680 (Richelet 1680 : Augment, s.m. Terme de Grammaire Gréque. Augmentation de quantité, ou de lettres qui se fait au commencement du verbe en certains tems. [Augment sillabique, augment temporel.]). Les attestations connues entre le 14e et le 17e siècle sont très peu nombreuses (1540 [Dolet, Maniere, page 27, in Frantext] ; 1550 [Meigret, Traité, page 26, § 21]), mais elles ne donnent pas l'impression d'une rupture de tradition. - 
D. adj. « qui est relatif au concept du temps opposé à celui de l'espace » (philosophie). Attesté depuis av. 1888 (Guyau, Genèse, page 11 = Larousse3 : La représentation des événements dans leur ordre temporel, nous venons de le voir, est une acquisition plus tardive que la représentation des objets dans leur ordre spatial). - 
C. adj. « qui concerne la durée » (musique, métrique). Attesté depuis 1891 [et non pas 1889 comme il est dit supra] (Paléographie musicale tome 2, page 50). - 

Origine :
A. 1. a./A. 2. a./B. Transfert linguistique : emprunt au latin temporalis adj. « qui relève du monde matériel, de la finitude de la vie humaine » (attesté depuis Apulée, OLD) (ci‑dessus A. 1. a. et A. 2. a.) ; « qui a rapport au temps » (attesté depuis Varron, OLD) (ci‑dessus B.). Cf. von Wartburg in FEW 13/1, 181a, temporalis II ; Städtler, Grammatiksprache 290.
A. 1. b./A. 2. b. α./A. 2. b. β./A. 2. b. δ. Formations françaises : transcatégorisation de l'adjectif ci‑dessus.
A. 2. b. γ. Transfert linguistique : emprunt au latin médiéval temporalia subst. neutre plur. « biens ou revenus matériels affectés à la dotation d'un bénéfice ecclésiastique » (attesté depuis 1112, Niermeyer2).
C./D. Formations françaises : issu par évolution sémantique de l'adjectif ci‑dessus.


Rédaction TLF 1994 : Évelyne Bourion. - Mise à jour 2008 : Melanie Lang ; Thomas Städtler.. - Relecture mise à jour 2008 : Gilles Roques ; Éva Buchi ; Nadine Steinfeld ; Gilles Petrequin.