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SUBSTANTIF, -IVE, adj. et subst. masc.
Étymol. et Hist. 1. a) 1365 subst. gramm. (Psautier de Metz, 72ods F. Apfelstedt, Lothringischer Psalter, p. 3); b) 1550 verbe substantif (Meigret, Traité de la gramm. fr., éd. F.-J. Hausmann, p. 22, 7); 2. a) fin xives. adj. « constant, sûr » (Eustache Deschamps, Œuvres, V, 223, 13 ds T.-L.) − déb. xvies. au sens de « substantiel, matériel » (v. Gdf.); b) 1845 chim. couleurs substantives (Besch.). Empr. au lat. tardifsubstantivus (dér. de substantia, v. substance) « substantiel, qui a une existence réelle, qui existe par lui-même » chez les aut. chrét. (dep. le iiies., v. Blaise Lat. chrét.) et en gramm. usité par Priscien dans l'expr. verbum substantivum pour qualifier le verbe être quand il n'est pas empl. en tant qu'auxil., terminol. reprise au xiies. par les grammairiens et les logiciens (v. Thurot, pp. 177-179).

Mise à jour de la notice étymologique par le programme de recherche TLF-Étym :

Histoire :
A. 1. a. α. substantif adj. « qui exprime la substance, l'existence ». Attesté depuis fin 13e siècle (SecrSecrPr1, BnF 571, fo 133c = Gdf : Sanc delié et substantif). - 
A. 1. a. β. nom substantif loc. nom. masc. « unité du lexique qui peut se combiner avec divers morphèmes exprimant des modalités et qui correspond sémantiquement à une substance (être ou classes d'êtres, choses, notions) » (grammaire). Attesté depuis début 14e siècle (DonatgS, page 92, § 14 : Quantes manieres de non sont ? .ij. Quelles ? Le non substantif et le non adjectif. Le non substantif est celuy qui se decline par une article tanseulement, si come hic magister ou par .ij. au plus, si come hic et hec sacerdos). Larousse1s.v. substantif, mentionne cette distinction établie par les grammairiens latins : On dit substantif par abréviation de nom substantif, qui se disait lorsque le mot nom s'appliquait à la fois au substantif et à l'adjectif. Aujourd'hui nom et substantif sont absolument synonymes. Par la suite, depuis Larousse Illustré1, l'emploi de cette expression est caractérisé de « vieux » par les dictionnaires. Par ailleurs, Marouzeau, Lexique s.v. nom, constate : À la suite des grammairiens latins ont a rangé (Du Marsais) sous le terme générique de nom à la fois le nom substantif ou substantif proprement dit, et le nom adjectif (adjectif et pronom). Les linguistes modernes acceptent parfois ce groupement, qui constitue ce qu'ils appellent aussi les formes nominales. - 
A. 1. a. γ. verbe substantif loc. nom. masc. « verbe qui exprime l'existence d'une personne ou d'une chose » (grammaire). Attesté depuis ca 1325 (Donatm2S, page 111, § 26 : Lesquiex verbes gouvernent emprés euls par force de couple ? Les verbes vocatis et les sustantis et ceus qui ont leur force). Repris dans Gramm4S, page 145, § 16, où sont donnés comme verbes substantifs existo, fio et sum. Marouzeau, Lexique s.v. substantif, précise : Par verbe substantif [Verbum substantivum] on entend parfois le verbe « être », considéré comme exprimant l'existence réelle ou « substantielle » par opposition aux autres verbes, propres à exprimer l'accident. Plus près de nous, Larousse encyclopédique1 fait remarquer que : Verbe substantif, s'est dit, dans une ancienne terminologie, du verbe être. - 
A. 2. a./b. substantif subst. masc. « unité du lexique qui peut se combiner avec divers morphèmes exprimant des modalités et qui correspond sémantiquement à une substance (être ou classes d'êtres, choses, notions) » (grammaire). Attesté depuis ca 1325 (Donatm2S, page 109, § 8 : Par quantes manieres est conneu li adjectif du substantif ? Par .iij. manieres. Par declinaison, par signification et par construction. Par declinaison, quar le substantif se decline par une articles ou par .ij., li adjectif par .iij. articles ou par .iij. diverses terminaisons. Par signification, quar le substantif signifie aucune chose par soi, et li adjectif riens. Par construction, quar le substantif se construit bien par soi et li adjectif nient). - 
A. 1. b. substantif adj. « qui a rapport au nom » (grammaire). Attesté depuis 15e siècle (Gramm1S, page 138, § 10 : Qui sont les pronons substentis ? Ego, tu, sui, ille, iste, ipse, hic et is, mais meus, tuus,suus, noster et vester sont adjectif ). - 
A. 2. c. substantif verbal loc. nom. masc. « substantif dérivé d'un verbe ». Attesté depuis 1690 (Furetière1 : Verbal, ale. adj. Terme de grammaire. Ce qui est formé ou derivé d'un verbe. Un participe est toûjours adjectif verbal. Amant est un substantif verbal qui vient d'aimer ; & exhalaison qui vient, d'exhaler ). Le phénomène linguistique est mentionné à peu près déjà en 1606 chez Masset, Acheminement, page 4a : [on met l'article] Devant les infinitifs des verbes, pris pour substantifs, comme le taire, le parler, &c.. - 
B. substantif adj. « qui peut être fixé directement sur les fibres textiles sans l'intervention d'un mordant (en parlant d'un colorant) ». Attesté depuis 1796 (Bibliothèque Britannique, tome troisième, Sciences et Arts, page 54 = Google, Recherche de Livres : Le sixième chapitre des Recherches expérimentales du Dr. Bancroft traite des couleurs substantives tirées du regne minéral). - 

Origine :
A. 1. a. α. Transfert linguistique : emprunt au latin substantivus adj. « substantiel » (attesté depuis Tertullien [ca 150 - ca 230], Gaffiot s.v. Cf. von Wartburg in FEW 12, 357a, substantivus 1.
A. 1. a. β. Transfert linguistique : emprunt au latin médiéval nomen substantivum loc. nom. neutre « unité du lexique qui peut se combiner avec divers morphèmes exprimant des modalités et qui correspond sémantiquement à une substance (être ou classes d'êtres, choses, notions) » (attesté depuis le 13e siècle, Städtler, Grammatiksprache 245). Cf. von Wartburg in FEW 12, 357a, substantivus 2 a.
A. 1. a. γ. Transfert linguistique : emprunt au latin des grammairiens verbum substantivum loc. nom. neutre « verbe qui exprime l'existence d'une personne ou d'une chose » (attesté depuis Priscien, Gaffiot s.v. substantivus). Cf. von Wartburg in FEW 12, 357a, substantivus 2 b ; Städtler, Grammatiksprache 286.
A. 2. a./b./A. 1. b. Formations françaises : ellipse de nom substantif loc. nom. masc. (A. 2. a./b.). Cf. ci‑dessus A. 1. a. β. Cf. von Wartburg in FEW 12, 357a, substantivus 2 a ; Städtler, Grammatiksprache 286 ; conversion de A. 2. a./b. (A. 1. b.).
A. 2. c. Formation française : composé du substantif substantif (cf. ci‑dessus A. 2. a./b.) et de l'adjectif verbal*. À ajouter FEW 12, 357a, substantivus 2 a.
B. Transfert linguistique : emprunt à l'anglais substantive adj. « qui peut être fixé directement sur les fibres textiles sans l'intervention d'un mordant (en parlant d'un colorant) » (attesté depuis 1794, Bancroft, OED2). C'est le médecin et naturaliste anglais Edward Bancroft [1772–1842] qui a introduit, en 1794, dans son ouvrage intitulé Experimental Researches concerning the Philosophy of Permanent Colours, la dénomination substantives colours, pour désigner les couleurs qui se combinent avec les étoffes en vertu de leur propre affinité.


Rédaction TLF 1992 : Équipe diachronique du TLF. - Mise à jour 2008 : Thomas Städtler.. - Relecture mise à jour 2008 : Nadine Steinfeld ; Sabine Tittel ; Éva Buchi ; Fiammetta Namer ; Gilles Roques.