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NÉOLOGISME, subst. masc.
Étymol. et Hist. 1. 1734 «habitude d'employer des termes nouveaux» (Le Pour et le Contre, t.5, p.98); 2. 1787 «les mots nouveaux eux-mêmes et l'habitude d'en inventer» (Fér.). Formé des élém. néo-* et -logie*, et du suff. -isme*.

Mise à jour de la notice étymologique par le programme de recherche TLF-Étym :

Histoire :
A. « habitude considérée comme fautive d'abuser de la néologie, soit en créant, soit en utilisant de nombreux mots nouveaux ». Attesté de 1731 (Martinière, Introduction, page 141 : On poussa le mauvais goût jusqu'à l'acheter par des figures forcées & trop hardies, par un style décousu, & qui sous prétexte de dire beaucoup en peu de mots, ne dit rien comme il faloit le dire […] & il se forma une Cabale où malheureusement quelques Academiciens s'engagerent, & elle tâcha de mettre ce mauvais goût à la mode. C'est ce qu'on a appellé Neologisme) à 1878 (Ac7 : Néologisme, s. m. Habitude et affectation de néologie). - 
B. « unité lexicale, tour nouveau que l'on introduit dans une langue donnée » (linguistique). Attesté depuis 1787 (Féraud : Néologie, s. f. Néologisme se dit des mots nouveaux eux‑mêmes). Une attestation en 1768 dans Féraud, Dictionnaire grammatical crée un doute concernant une possible antédatation, la citation n'étant pas assez explicite pour trancher en faveur du sens A. ou B. : Néologisme, Néologue […] On appelle Néologues ceux qui emploient des mots nouveaux. - 
C. « mot nouveau créé soit à partir de sons, soit par fusion ou de fragments de mots usuels, et utilisés par un malade dans certains états délirants » (psychiatrie). Attesté depuis 1892 (Seglas, Troubles, page 46 : Quoique le mot néologisme ne s'applique strictement qu'à la création d'un vocable nouveau, nous engloberons aussi sous ce nom, afin de ne pas multiplier les divisions, les cas où les mots usuels sont défigurés ou détournés de leur sens habituel [paralogismes] : tous ces faits ayant d'ailleurs, en médecine mentale, une signification analogue). Contrairement à ce qu'indique le TLF, l'attestation de Féraud 1787 ne peut être retenue pour ce sens, car elle ne fait manifestement pas référence aux troubles du langage décrits en médecine mentale mais au sens B. Pour ce qui est de l'attestation de 1810 (luc, Géologie) citée par le FEW pour dater ce sens, il s'agit en réalité du sens B. : « mot nouveau ou détourné de sa signification ordinaire ». - 

Origine :
Formation française : dérivé du substantif néologie* à l'aide du suffixe ‑isme* (cf. II. C. 1.). Cette formation semble avoir été inspirée par le modèle de termes grecs tels que νεοΦωτισμός subst. masc. « nouveau baptême » (Trapp 5, page 1074). Au 18e siècle, néologie et néologisme étaient d'abord employés de façon péjorative. Au début du 19e siècle, il s'est opéré une différenciation sémantique entre les deux parasynonymes, comme l'explique clairement en 1801 Mercier, Néologie, 28 : « La néologie est l'art de former des mots nouveaux pour des idées ou nouvelles ou mal rendues. Le néologisme est la manie d'employer des mots nouveaux sans besoin ou sans goût. La néologie a ses règles ; le néologisme n'a pour guide qu'un vain caprice ». Cf. von Wartburg in FEW 7, 93a, neos.


Rédaction TLF 1986 : Équipe diachronique du TLF. - Mise à jour 2009 : Aurélie Merlo.. - Relecture mise à jour 2009 : Gilles Petrequin ; Nadine Steinfeld ; Éva Buchi ; Yan Greub ; Esther Baiwir ; Franz Rainer ; André Thibault.