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ARCHAÏSME, subst. masc.
ÉTYMOL. ET HIST. − 1659 ling. « façon de parler qui n'est plus en usage » (Chapelain, Lettres, 21 déc., 2, 74, éd. T. de Larroque ds Quem. : Il [le P. Mariana] a affecté l'archaïsme, mais il l'a fait exprès pour soustenir son stile historique par la gravité); 1801 (S. Mercier, Néologie : Archaïsme. Usage des vieux mots); 1835 (Ac. : Archaïsme. Il se dit également de l'affectation d'un écrivain à faire usage d'archaïsmes); 1666 id. « tour de phrase suranné » (Menage, Observ. sur les poésies de Malherbe ds Dict. hist. Ac. fr. : L'ode de Malherbe au Roi, qui alloit châtier les Rochellois est la dernière que ce poète ait faite, et c'est pourquoi il y a moins d'archaïsmes que dans les autres); p. ext. a) 1850 mus. péj. « imitation des œuvres anciennes » (E. Delacroix, Journal, t. 1, p. 454); b) av. 1866 peint. péj. (Th. Gautier ds Lar. 19e); c) 1858 « caractère d'ancienneté », supra ex. 1. Empr. au b. lat. archaismos − lui-même du gr. α ̓ ρ χ α ι ̈ σ μ ο ́ ς imitation des anciens, Denys d'Halicarnasse, Comp. 22 ds Bailly − au sens de « tour suranné », Servius, Aen, 1, 3 ds TLL s.v., 459, 20.

Mise à jour de la notice étymologique par le programme de recherche TLF-Étym :

Histoire :
II. B. « procédé d'écriture consistant à faire usage de mots ou de tournures obsolètes » (rhétorique). Attesté depuis 1659 [21 décembre] (Chapelain, Lettres, volume 2, page 74 : Il [le jésuite et historien espagnol Jean Mariana (1537–1624)] a affecté l'archaïsme, mais il l'a fait exprès pour soustenir son stile historique par la gravité). - 
II. A. 0. « mot, expression, tour ancien qu'on emploie alors qu'il n'est plus en usage » (linguistique). Attesté depuis 1666 (Ménage, Observations, page 339, in Gallica : Cette Ode est la derniere que Malherbe a faite ; & cestpourquoy il y a moins d'archaïsmes que dans les autres). - 
I./II. A. 1. « caractère d'ancienneté (dans tous les domaines) ». Attesté depuis 1852 (Saint‑Martin, Asie Mineure, volume 1, page 221, in Google, Recherche de Livres : Nous ne parlons ni du style, qui est ici hors de question, ni même de l'esprit général des légendes mythologiques dont la narration est entremêlée, quoique, sous ce dernier rapport au moins, le caractère d'archaïsme dont l'ensemble du poëme est empreint soit une considération importante). - 
II. C. « imitation des anciens maîtres dans les arts ». Attesté depuis 1852 [15 février] (Delacroix, Journal, volume 1, page 454 : Une instrumentation pédantesque, un goût d'archaïsme donnent quelquefois dans l'ouvrage d'un homme inconnu l'idée de l'austérité et de la simplicité). La date de 1850 donnée par le TLF est erronée. - 

Origine :
Transfert linguistique : emprunt au grec ἀρχαϊσμός subst. masc. « procédé d'écriture consistant à faire usage de mots ou de tournures obsolètes » (attesté depuis Denys d'Halicarnasse, Liddell‑Scott), « mot, expression, tour ancien qu'on emploie alors qu'il n'est plus en usage » (attesté depuis Ménandre, Liddell‑Scott). Cf. von Wartburg in FEW 25, 94b‑95a, archaismos.Au milieu du 19e siècle, le mot a développé le sens de « caractère d'ancienneté », pouvant s'appliquer à un objet, à un site, à une langue, etc. (I./II. A. 1.) et celui d'« imitation des anciens maîtres » dans les Beaux‑Arts (II. C.).


Rédaction TLF 1974 : Équipe diachronique du TLF. - Mise à jour 2009 : Marie Boulereau.. - Relecture mise à jour 2010 : Yan Greub ; Gilles Roques ; Sylvie Bazin-Tacchella ; Éva Buchi ; Nadine Steinfeld.