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ZÉPHYR, ZÉPHIR(E),(ZÉPHIR, ZÉPHIRE) subst. masc.
A. −
1. Littér. Vent d'ouest; p. ext., vent doux et agréable. Doux, frais, léger, tiède zéphyr; au moindre zéphyr; parfum, souffle du zéphyr. Quand la tempête fut calmée, nous voulûmes remonter à l'occident, mais le constant zéphyr (...) repoussa long-temps nos voiles (Chateaubr., Martyrs, t. 1, 1810, p. 212).Je vois de clairs rameaux bercés par le zéphire (Moréas, Iphigénie, 1900, V, 5, p. 168).
Au plur. Là les prés, les gazons, les bois harmonieux, De mobiles ruisseaux la colline animée, L'âme de mille fleurs dans les zéphyrs semée (Chénier, Élégies, 1794, p. 139).
Par personnification. Haleine du zéphyr/des zéphyrs; baisers du zéphyr; sur l'aile des zéphirs. Le zéphyr amoureux Murmure faiblement dans les bois ténébreux (Baour-Lormian, Ossian, 1827, p. 179).
[Avec valeur d'attribut; p. allus. à La Fontaine, Fables, Le Chêne et le roseau, I, 22: Tout vous est aquilon, tout me semble zéphyr] Si vous étiez enfant du Nord, vous vous ririez de nos frimas, et tout vous semblerait zéphyr en Italie (Courier, Lettres Fr. et Ital., 1809, p. 785).
2. MYTH. Dieu du vent d'ouest, généralement représenté sous la forme d'un jeune homme aux ailes de papillon. Ses cheveux vaporeux que baisera Thétis Étonnent le zéphyr ailé par leur finesse (Banville, Exilés, 1874, p. 77).
Au plur. Fils du dieu du vent d'ouest. Tout y passa, sans omettre les invocations à Vénus, aux Zéphyrs et aux Amours (Flaub., Bouvard, t. 1, 1880, p. 80).
3. [P. exagér. ou selon le sens originel du mot; suivi d'un adj.] Vent fort, désagréable. Dans la petite rue bien resserrée, il passait un zéphyr glacial (Céline, Mort à crédit, 1936, p. 263).
4. Au fig., rare. Tendance, impulsion. Ce n'est pas un sot cependant, mais un petit zéphir de fortune lui tourne la tête comme aux autres (Courier, Lettres Fr. et Ital.1806, p. 715).
B. −
1. CHORÉGR. Pas de zéphyr(e). Pas où l'on se tient sur une jambe tout en balançant l'autre d'avant en arrière. [Les danseurs sous l'Empire] faisaient leur entrée Par le pas de zéphyre ou le pas de bourrée (Pommier, Crâneries, 1842, p. 131).
2. INDUSTR. TEXT.
a) Tissu de coton façonné utilisé dans la confection de vêtements légers, de sous-vêtements. Il se montre sur le seuil, culotté d'un caleçon de zéphir rayé mauve (Bernanos, M. Ouine, 1943, p. 1436).
b) En appos. Laine zéphire/zéphyr(e) ou, subst. masc., zéphyr. ,,Laine moderne filée et retordue avec des fils de différentes couleurs`` (Leloir 1961).
3. Arg. milit. Soldat appartenant à l'infanterie légère d'Afrique; bataillonnaire. Une récente scélératesse commise à Lectoure, et dont, avec deux anciens zéphyrs, il fut très vivement soupçonné (Cladel, Ompdrailles, 1879, p. 256).
REM.
Zef, zeph, subst. masc.,arg. et lang. fam. des marins, des aviateurs. Vent. Pas beaucoup de zef ce matin! (Merrien1958).Je rêve, le soir, lorsque les sommets des platanes, courbés par le zeph, semblent à portée de barreau; je rêve (...) de la prison déserte, et de mes retrouvailles avec la vie (A. Sarrazin, La Cavale, 1965 [1962], p. 62).
Prononc. et Orth.: [zefi:ʀ]. Ac. 1694: zephir, -phire; 1718: zephyr; 1740-98: zéphyr. Ac. 1835, art. zéphire, zéphyr distincts; 1878 art. zéphire, -phyr; 1935: -phyr. Zéphire ds Littré; Fér. 1768, Fér. Crit. t. 3 1788 ont une forme zéphyre (v. aussi Pommier, loc. cit.). Prop. Catach-Golf. Orth. Lexicogr. 1971, p. 225: zéphir, -phirien, -phirine, mais zéphire pour le sens « laine » (Id., ibid., p. 224). Étymol. et Hist. 1. Ca 1320 Zephirus « vent d'ouest; dieu qui le personnifie » (Ovide moralisé, éd. C. de Boer, I, 269); ca 1515-20 Zephire (Cl. Marot, Le Temple de Cupido, 39 ds Œuvres lyriques, éd. C. A. Mayer, t. 3, p. 90); 2. 1552 « vent doux et tiède, brise agréable » (Ronsard, Amours, XVI, 10 ds Œuvres compl., éd. P. Laumonier, t. 4, p. 20); 3. 1831 les Zéphirs « surnom d'un des trois bataillons d'infanterie légère d'Afrique » (d'apr. Esn.); 1843 « soldat de l'infanterie légère » (ibid.); 4. 1842 pas de zéphyr (Ac. Compl.); 5. a) 1849 drap zéphyr (Le Moniteur de la mode, 1ernod'oct., p. 146b ds Quem. DDL t. 16); 1877 laine zéphire (Littré Suppl.); b) 1858 « toile de coton très fine et souple, dont on fait des chemises, des chemisettes, etc. » (Mérimée, Lettres ctessede Montijo, t. 2, p. 114). Empr. au lat.zephyrus « vent d'ouest doux et tiède; dieu qui le personnifie », gr. ζ ε ́ φ υ ρ ο ς « vent du nord-ouest généralement violent ou pluvieux; dieu qui le personnifie ». Fréq. abs. littér.: 353. Fréq. rel. littér.: xixes.: a) 1 220, b) 436; xxes.: a) 197, b) 106.
DÉR. 1.
Zéphyrien, zéphirien, -ienne, adj.a) Qui a certains caractères (douceur, légèreté) propres au zéphyr. Nous étions assis par terre, parmi les tapis (...), les rideaux de plumes exotiques (...), le tout (...) chatoyant, léger, fuyant, zéphyrien au moindre rayon qui s'agglutine et joue à sa surface (Cendrars, Bourlinguer, 1948, p. 369).b) Aviculture. Œuf zéphyrien. Synon. de œuf clair*. (Dict. xixeet xxes.).c) [Corresp. à supra B 3] Relatif à un zéphyr, aux zéphirs. [Le zouave] revint à ses souvenirs zéphiriens (A. Camus, Bohèmes, 1863, p. 21). [zefiʀjε ̃], fém.[-jεn]. 1resattest. a) 1771 œuf zéphyrien « œuf sans germe » (Buffon, Hist. nat. des oiseaux, t. 2, p. 302), b) 1842 « doux, léger comme un zéphyr » (Ac. Compl.); de zéphyr, suff. -ien*.
2.
Zéphyrine, zéphirine, subst. fém.,hist. des text. Étoffe de couleur qu'on fabriquait à Saint-Quentin. Nous annonçons, comme une occasion vraiment extraordinaire, l'arrivée d'une partie considérable de nouvelles mousselines imprimées, appelées Zéphirines (Obs. modes, t. 8, 15juin 1822, p. 264). [zefiʀin]. Lar. Lang. fr., Rob. 1985: zéphyrine. 1resattest. 1822, id.; de zéphyr, suff. -in*; cf. déjà vent zéphyrin (1511, J. Lemaire de Belges, La Concorde des deux lang., éd. J. Frappier, p. 9).
BBG.Quem. DDL t. 16, 28 (s.v. zéphyrine), 31. − Wagner (R.-L.). Les Vocab. fr. 2. Paris, 1970, p. 120.