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EXIGU, UË, adj.
A.− Vieilli. Qui est insuffisant en quantité.
1. [En parlant de mets, d'aliments] Repas exigu (Ac.1835, 1878).Le dîner si mauvais et si exigu que j'en sortis mourant de faim était servi (Chateaubr., Mém.,t. 4, 1848, p. 273).On mettait dans son assiette, à lui, gros mangeur, des morceaux dérisoirement exigus (Van der Meersch, Invas. 14,1935, p. 219).
2. [En parlant de sommes d'argent] Il n'a qu'un revenu fort exigu. La somme est fort exiguë (Ac.1835, 1878).Des ressources exiguës, qu'entament chaque année des malheurs imprévus (Amiel, Journal,1866, p. 81).Son argent de route était exigu (Gobineau, Nouv. asiat.,1876, p. 317).
B.− Qui est très petit, dont les dimensions sont généralement très réduites ou insuffisantes.
1. [En parlant d'une pers., de sa taille] Un être exigu, très petit, très mince (Stendhal, L. Leuwen,t. 3, 1836, p. 106).Petit de taille et même exigu, (...) ses ennemis l'avaient surnommé « Bébé » (Sainte-Beuve, Caus. lundi, t. 5, 1851-62, p. 107).Carl, vraiment n'était pas plus laid qu'un autre (...) mais sa taille était trop exiguë pour son âge (Verne, 500 millions,1879, p. 84).
2. [En parlant d'une surface, d'un volume, et partic. d'une habitation] Au lieu du paquet énorme qu'il attendait avec impatience, il ne reçut de la sollicitude paternelle qu'une toute petite lettre écrite sur le papier le plus exigu possible (Stendhal, L. Leuwen,t. 1, 1836, p. 138).Il réclamait la croix de commandeur et un appartement plus vaste à l'Institut. Le sien était sombre, exigu, insuffisant pour sa femme et ses cinq filles (France, Lys rouge,1894, p. 365).Trouver sur un sol exigu les denrées alimentaires nécessaires à une population nombreuse (M. Benoist, Pettier, Transp. mar.,1961, p. 14):
Elle habitait, rue de Vaugirard, entre la rue Madame et la rue d'Assas, un petit appartement de quatre pièces exiguës et si basses que presque on en pouvait toucher de la main le plafond. Gide, Si le grain,1924, p. 368.
3. Au fig. [En parlant d'une réalité abstr.] Qui est trop petit, trop court. Notre vie individuelle est trop exiguë, pour que nous ayons le temps de remarquer ce mouvement incessant, cette naissance et cette mort perpétuelle des formes, où nous exprimons notre sensibilité d'un jour (Rolland, Beethoven,t. 1, 1937, p. 19).« Mon âme est quelque chose de bien exigu, bien bourgeois, et jamais je n'y aperçois même l'ombre d'un inconnu... » (Giraudoux, Suzanne,1921, p. 181).
Rem. On rencontre ds la docum. un emploi subst. masc. à valeur de neutre. Mille mètres (trois mille pieds), c'est l'exigu nécessaire pour une maison (Balzac, Lettres Étr., t. 3, 1850, p. 161).
Prononc. et Orth. : [εgzigy]. Cf. é-1. Tréma dans l'orth. du fém. exiguë, pour rendre univoque la finale -gue, dont la valeur phonique est, en l'occurrence, [gy], et non [g] (Fér. Crit. t. 2 1787 préfère l'accent circonflexe). Les mots en cause sont aiguë, ambiguë, contiguë, exiguë, besaiguë, ciguë et leurs dér. ambiguïté, etc. (On s'explique cependant mal l'emplacement du tréma : pourquoi pas sur le u?). Le tréma fait parfois défaut, d'où les prononc. [εgize] aiguiser, [aʀge] arguer (fatiguer, narguer, naviguer ne font pas difficulté). V. de façon analogue la prononc. [gaʒ œ:ʀ] de gageure. Étymol. et Hist. 1495 « qui est insuffisant » (Jean de Vignay, Mir. hist., xx, 81, éd. 1531 ds R. Hist. litt. Fr. t. 12, p. 147). Empr. au lat. class. exiguus « petit, exigu ». Fréq. abs. littér. : 113.