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* Dans l'article "SIFFLOTER,, verbe"
SIFFLOTER, verbe
A. − Empl. intrans.
1. [Le suj. désigne une pers.] Siffler doucement. Un soir de demi-brume à Londres Un voyou qui ressemblait à Mon amour vint à ma rencontre Et le regard qu'il me jeta Me fit baisser les yeux de honte Je suivis ce mauvais garçon Qui sifflotait mains dans les poches (Apoll.,Alcools, 1913, p. 46).Du fond d'un logement du premier étage, on croyait habiter une ville près de la mer, où la rumeur d'une plage ensoleillée vient se répandre, et circule jusque dans les ruelles les plus étroites. Les hommes, qui se rasaient près des fenêtres, se retenaient de chanter, sifflotaient (Romains,Hommes bonne vol., 1932, p. 26).
[Fréq. présenté comme dénotant un comportement indifférent ou insolent] Mais le drôle n'avait plus cette attitude humble et modeste des jours précédents; il portait la tête haute, sifflotait d'un air insolent, et il rassembla les domestiques de la villa (Ponson du Terr.,Rocambole, t. 1, 1859, p. 628).J'entendais ma grand'mère, sans se froisser qu'il l'écoutât son chapeau sur la tête et tout en sifflotant, lui demander sur une intonation artificielle: « Et quels sont... vos prix? » (Proust,J. filles en fleurs, 1918, p. 663).
2. [Le suj. désigne le vent, le feuillage dans lequel souffle le vent] Le brouillard était un peu plus clair. Il n'y avait presque plus de bruit, sauf ce gémissement de la terre, et un peuplier qui sifflotait de toutes ses feuilles (Giono,Gd troupeau, 1931, p. 92).Après un interminable voyage à travers l'obscurité des gorges, on débouchait enfin dans la partie marginale des planèzes, sur de hautes et riches pâtures où sifflotait le vent du soir (Malègue,Augustin, t. 1, 1933, p. 43).
P. métaph. Et la politique, qui n'avait fait que siffloter le matin, se met à hurler (Goncourt,Journal, 1877, p. 1202).
B. − Empl. trans. Exécuter (un air, une mélodie) en sifflant doucement. Puis il se mit à fumer, sans cracher, le corps penché en arrière et en sifflotant de temps en temps un air de contredanse, qu'il accompagnait d'un petit mouvement de tête tout-à-fait impertinent (Soulié,Mém. diable, t. 1, 1837, p. 14).La musique se porte-t-elle mieux au XXesiècle parce que des millions de discophiles sifflotent Rêve d'amour ou... le Concerto de Varsovie? (Samuel,Art mus. contemp., 1962, p. 639).
REM.
Siffloteur, -euse, subst.,rare. Personne qui sifflote. (Dict. xix et xxes.).
Prononc. et Orth.: [siflɔte], (il) sifflote [-flɔt]. Att. ds Ac. 1935. Étymol. et Hist. 1. Av. 1586 « [en parlant de l'air] siffler doucement » (Buttet, Hymne de Vénus ds Hug.), ex. isolé; 2. 1840 trans. « siffler, huer » (L. Couailhac, Le Sociétaire de la Comédie ds Les Français peints par eux-mêmes, Paris, Curmer, 1840, t. 2, p. 199: il fut siffloté dans le rôle de Néron); 3. 1845 intrans. siffloter du matin au soir (Besch.); 4. id. trans. siffloter une chanson (ibid.); 5. id. siffloter ses chiens (Balzac, Les Paysans, [1844], VIII, p. 128 ds Quem. DDL t. 6). Dér. de siffler*; suff. -oter*. Fréq. abs. littér.: 140.
DÉR. 1.
Sifflotement, subst. masc.a) [À propos d'une pers.] Action de siffloter; résultat de cette action. Plus loin encore, on en entend un troisième qui siffle, perdu dans les champs d'ombre: En avant la Normandie! Partout, dans les champs noirs, on entend des voix assourdies qui fredonnent et des sifflotements peureux (Dorgelès,Croix de bois, 1919, p. 95).Rare. Petit sifflement exprimant l'admiration, la surprise. [Le] valet, qui lisait son journal avec un petit sourire blagueur sur le bout des lèvres, à travers lequel il faisait glisser un petit sifflottement, se mit à murmurer ce mot: − Très-drôle! (Soulié,Mém. diable, t. 2, 1837, p. 5).b) [À propos d'une chose] Bruit léger que fait une chose qui siffle. Dehors l'énorme jaillissement de bruit éparpillé aux quatre coins du ciel s'apaisa en sifflotement de bouilloire (Giono,Eau vive, 1943, p. 362). [siflɔtmɑ ̃]. -tt- (Soulié, loc. cit.). V. -ot. 1resattest. a) 1837 d'une personne (Id., ibid.), b) 1943 d'un ustensile (Giono, loc. cit.); de siffloter, suff. -(e)ment1*.
2.
Sifflotis, subst. masc.,rare. Synon. de sifflotement.a) [À propos d'une pers.] − Ne sifflote donc pas comme ça, lui dit Alban, qui a reconnu le sifflotis des petits garçons, quand ils ont peur, le soir, dans le fond du jardin, là où est l'ours (Montherl.,Songe, 1922, p. 125).b) [À propos du vent, de choses] Se lève un petit vent qu'on n'entend pas. Ce qu'on entend, c'est comme une main qui frôle le contrevent, ou la porte, ou le mur; un gémissement ou un sifflotis qui se plaint (Giono,Roi sans divertiss., 1947, p. 95). [siflɔti]. 1resattest. a) 1885 d'une personne (A. Daudet, Tartarin Alpes, p. 126), b) 1910 d'un merle (Rostand, Chantecler, I, 4, p. 37); de siffloter, suff. -is*.