Police de caractères:

Surligner les objets textuels
Colorer les objets :
 
 
 
 
 
 

Entrez une forme

options d'affichagecatégorie :
* Dans l'article "SABOTER,, verbe"
SABOTER, verbe
A. − Empl. intrans., vieilli
1. Faire du bruit avec des sabots.
a) [Corresp. à sabot A] Aux récréations, personne ne sortait. Et l'on entendait mon père, M. Seurel, crier à chaque minute, dans la classe : − Ne sabotez donc pas comme ça, les gamins! (Alain-Fournier, Meaulnes, 1913, p. 17).C'est la Sibeud, notre jardinière. Toujours pressée, elle sabote en galopant (Genevoix, Mains vides, 1928, p. 101).
b) [Corresp. à sabot B] J'ouvrais ma porte, pour voir le petit cheval nain grimper l'escalier (...). L'âne blanc le suivait, sabotant sec (Colette, Music-hall, 1913, p. 89).
2. Faire des sabots (d'apr. Lar. 20e, Lar. encyclop.). La saboterie a pris plus d'extension depuis quelque temps, par suite de l'emploi des machines à saboter qui fabriquent plus vite et mieux que les ouvriers ordinaires (Nanquette, Exploit. débit et estim. des bois, Nancy, 1868, p. 100 ds Littré Suppl. 1877).
3. [Corresp. à sabot D] Jouer au sabot. Des enfants qui sabotent dans une cour (Ac.1878).
B. − Empl. trans.
1. Faire vite et mal un travail, une tâche. Synon. bâcler (fam.), gâter, gâcher.Il n'y a plus de bons ouvriers, tous sabotent la besogne (...). Et ce qu'il y a de coulage, dans une maison comme la nôtre! (Zola, Travail, t. 1, 1901, p. 23).Ce qui manque le plus à nos contemporains, c'est, il me semble, l'amour de leur profession. Ils n'accomplissent leur tâche qu'avec répugnance. Ils la sabotent volontiers (Rodin, Art, 1911, p. 296).
En partic. Détériorer, détruire de manière clandestine le plus souvent, du matériel, de l'outillage, des installations civiles ou militaires. Dès qu'ils eurent trouvé le camion, Sembrano leva le capot: l'arrivée d'essence était démolie. Les camions avaient été systématiquement sabotés pour que les fascistes ne pussent les employer (Malraux, Espoir, 1937, p. 798).
P. anal. Compromettre, désorganiser volontairement un projet, une entreprise. Les membres des milices fascistes (...) apprennent à porter l'uniforme, à saluer, à défiler, à manier des armes, à se battre: on leur apprend comment saboter une réunion ou lutter contre des saboteurs adverses (Traité sociol., 1968, p. 31).
2. TECHNOLOGIE
a) Pratiquer le sabotage des traverses de chemin de fer. L'inclinaison du rail sur la verticale est en général obtenu en sabotant la traverse à l'emplacement du patin (Bricka, Cours ch. de fer, t. 1, 1894, p. 301).
b) Garnir un pieu, une poutre, un poteau d'un sabot (d'apr. Jossier 1881).
Prononc. et Orth.: [sabɔte], (il) sabote [-bɔt]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. 1564 « jouer au sabot » (Thierry); 2. 1690 « faire du bruit avec ses sabots » (Fur.); 3. a) α) 1808 « bâcler » (Hautel t. 2); β) 1842 trans. saboter de l'ouvrage (Ac. Compl.); b) α) 1897 « agir de façon à provoquer l'échec d'une entreprise, d'un processus » (E. Pouget, Le Père Peinard, 19 sept., éd. Galilée, 1976, p. 55); β) 1907 « détruire, détériorer volontairement un outillage industriel, commercial, etc. » (Lar. pour tous); 4. a) 1832 « fouler (le drap) » (Raymond); b) 1842 saboter un pieu (Ac. Compl.); c) 1875 « pratiquer le sabotage des traverses de chemin de fer » (Lar. 19e). Dér. de sabot*; dés. -er. Au sens 3, peut-être de l'anc. sens de « secouer, heurter » (déb. xives., Ovide moralisé, éd. A. de Boer, XV, 1360: caboter; aussi sabotar, au xiies., en prov., v. Levy (E.) Prov.); d'où celui de « tourmenter, maltraiter » (1640, Oudin Curiositez: sabotter). V. FEW t. 15, 2, p. 44a-b et Bl.-W.1-5. Fréq. abs. littér.: 35.
DÉR.
Saboteur, -euse, subst.a) Subst. masc., technol. Ouvrier qui effectue le sabotage des traverses de chemin de fer. Tandis qu'un saboteur habile n'en enlève [du bois de la traverse] que juste ce qui est nécessaire (Bricka, Cours ch. de fer, t. 1, 1894, p. 338).b) [Corresp. à supra B] Rare au fém. Personne qui sabote, qui pratique le sabotage. Ce qui nous manque dans l'industrie de la voiture de place, et d'ailleurs dans toute l'industrie, c'est une audace à la Morgan, une invention de cette taille, qui, bouleversant les rapports économiques de notre temps, déconcerte pour une longue période les machinations des saboteurs de l'industrie (Aragon, Beaux quart., 1936, p. 196).En partic. Auteur d'un sabotage. Tenez, écoutez ce décret: « Tout contre-révolutionnaire pris les armes à la main, tout saboteur sera immédiatement fusillé (...) » (Camus, Révolte Asturies, 1936, II, 1, p. 412).Au fig. Le libertaire qui veut la liberté en soi, indépendamment de moyens qui la rendraient possible, est le saboteur de la liberté, comme le vériste qui dit la vérité à tout prix et tout de suite, absolument, purement et simplement, dût le genre humain en crever, est le saboteur de la vérité! (Jankél., Je-ne-sais-quoi, 1957, p. 215). [sabɔtœ:ʀ], fém. [-ø:z]. Le subst. masc. ds Ac. dep. 1694. 1resattest. a) 1694 « enfant qui joue au sabot » (Ac.), b) 1800 « personne qui fait des sabots » (Boiste), c) α) 1808 « personne qui sabote un travail » (Hautel t. 2), β) 1936 « auteur d'un sabotage » (Camus, loc. cit.); de saboter, suff. -eur2*. Fréq. abs. littér.: 12.