| PRÉLASSER (SE), verbe pronom. A. − Vx. Prendre un air grave et important. Enfin venaient les chantres et les chanoines ouvrant tous la bouche, baissant les yeux et marchant au pas, en se prélassant dignement dans leurs belles chasubles d'église (Flaub., Champs et grèves, 1848, p.299). B. − Se prélasser sur/dans/à qqc.Être installé confortablement dans une pose nonchalante, paresseuse, pour se délasser, en prenant ses aises. Se prélasser dans un fauteuil, dans un hamac, au lit, au soleil. Cette même route (...) les avait vus, quelques mois auparavant, triomphants, ivres de joie et se prélassant sur les coussins moelleux d'une chaise de poste (Sandeau, Sacs, 1851, p.56).Clarice-Annalena Mérone, comtesse de Sulmerre, dévêtue à la mode d'Arcadie et se prélassant sur la plus voluptueuse des couches (Milosz, Amour. init., 1910, p.236). − [Sans compl. prép.] Synon. prendre ses aises (v. aise1I A 2).Les hommes fumant des têtes de sultanes et se prélassant, les mains dans les poches (Huysmans, Soeurs Vatard, 1879, p.28). REM. Prélassement, subst. masc.,rare. Action de se prélasser; résultat de cette action. Douceron à l'ombre penchée de la grande MmeTour-de-Pise; une traîne majestueuse sur le plus «canard» des prélassements (Jouhandeau, M. Godeau, 1926, p.291). Prononc. et Orth.: [(sə)pʀelase], [-ɑ-], (il se) prélasse [pʀelas], [-ɑ:-]. Att. ds Ac. dep. 1798. Étymol. et Hist.1. 1532 réfl. «aller en prenant son temps» (Rabelais, Pantagruel, XV, 158, éd. V. L. Saulnier, p.131); 2. id. «affecter une gravité fastueuse» (Id., ibid., XX, 127, p.163). Dér. de prélat* avec infl. plais. de lasser*. Cf. prelater «exercer un sacerdoce souverain» (av. 1543 Selve, tr. Plutarque, Alcibiade, 76 rods Hug.), se prelater «se comporter en prélat» (1588 Montaigne, Essais, III, X, éd. P. Villey et V. L. Saulnier, p.1011), dér. de prélat; dés. -er; l'homon. m. fr. prelater «faire avancer, hâter» (ca 1380 Jean Lefevre, Vieille, 273 ds T.-L.) est dér. du lat. praelatus, part. passé de praeferre «porter avant, devant». Fréq. abs. littér.: 71. |