| JAPONAISERIE, JAPONERIE, subst. fém. Souvent péj. A. − Objet d'art, curiosité provenant du Japon ou de style japonais. Magasin de japoneries. M. de Goncourt est esquissé en quelques traits au milieu des japonaiseries de sa maison d'artiste (France, Vie littér.,1891, p. 283).De sa voix onctueuse et caressante, ce collectionneur de japoneries et de calomnies débinait férocement tous ses contemporains (L. Daudet, Dev. douleur,1931, p. 25): 1. Des lanternes de papier, des nattes peintes, des ombrelles déployées, tout un étalage de ces japonaiseries alors en pleine vogue, voilà ce que j'aperçus d'un coup d'œil, et, au milieu de tout cela, une personne vêtue d'un kimono rose...
Duhamel, Jard. bêtes sauv.,1934, p. 121. B. − Goût pour l'art, la civilisation japonaise. Cette vitrine me guérit un peu de la japonaiserie, et ça arrive bien, au moment où il ne s'exporte plus rien du Japon que du moderne ou que (...) le prix en est absurde (Goncourt, Journal,1889, p. 909). C. − Connaissance du Japon, de ses usages et de tout ce qui est japonais : 2. ... je retourne avec un certain étonnement ce petit carton [une invitation] dans mes doigts : j'avoue qu'il confond toutes les notions de japonnerie [sic] que mon séjour à Nagasaki m'avait données.
Loti, Japoneries,1889, p. 78. REM. Japoniaiserie, var. plais. et péj.Tangos argentins, jazz de la Louisiane, broderies de Russie, armoires de Bretagne, faïences d'un peu partout, japoniaiseries de toutes sortes, − un bon petit brouhaha sentimental et décoratif, façon ersatz (Le Corbusier, L'Art décoratif d'aujourd'hui, Paris, Crès, s.d. [1925], p. 28). Prononc. et Orth. : [ʒapɔnεzʀi]; [-nʀi]. Ac. 1935 japonerie. Étymol. et Hist. 1. 1868 « objet d'art, curiosité venus du Japon » le goût de la chinoiserie, de la japonaiserie (Goncourt, Journal, p. 465); 1878 japonnerie (Zola, Page amour, p. 837); 2. mil. xixes. « goût pour l'art, la civilisation japonaise » japonaiserie (Banville ds Lar. Lang. fr.); 3. 1889 « connaissance du Japon » (Loti, loc. cit.). Japonaiserie, dér. de japonais*; suff. -erie*; japon(n)erie, dér. de Japon, n. géogr., v. japon; suff. -erie*. Fréq. abs. littér. : 32. Bbg. Quem. DDL t. 20. |